C’est un sursaut de patriotisme économique qui nous vient de la diaspora algérienne
Il appartient maintenant à l’administration algérienne de suivre ce mouvement de jeunes. Il est du devoir des autorités de faciliter la tâche à cette louable action.
Il sont venus de la lointaine baie de San Francisco en Californie, où se trouve la fameuse Silicon Valley (Vallée du silicium), et atterrissent à Alger. Une trentaine d’experts algériens de la célèbre technopole sont prêts à aider, booster et créer des opportunités d’affaires pour les jeunes Algériens. Ils veulent créer un système reliant l’université, l’entreprise et les incubateurs de start-up (jeune entreprise à fort potentiel de croissance) pour les jeunes Algériens porteurs d’idées. C’est un sursaut de patriotisme économique qui nous vient de la diaspora algérienne installée aux Etats-Unis. Il appartient maintenant à l’administration algérienne de suivre ce mouvement de jeunes. Il est du devoir des autorités de faciliter la tâche à cette louable initiative. Le forum de deux jours qui a réuni du beau monde a pris fin hier. Les représentants des ministères de l’Industrie, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de la PTIC et du Travail ainsi que des associations patronales et des entreprises ont débattu pendant ces deux jours de la création de parcs technologiques, de la formation et de la gestion des ressources humaines. Nos cousins venus d’Amérique se sont dits «prêts» à participer au développement économique en Algérie à travers l’encouragement de la création de PME dans des secteurs à forte valeur ajoutée comme les technologies de l’information et de la communication (TIC). Mme Lamia Rahal Lodj, membre de la délégation des représentants de la communauté algérienne établie aux Etats-Unis, a affirmé que cette volonté de contribuer au développement de l’économie nationale «n’est pas récente et est le résultat de nombreuses tentatives d’essayer de trouver un cadre favorable à la concrétisation de ces souhaits». Cette ingénieure en électronique, ancienne diplômée de l’Université de Bab Ezzouar, qui travaille actuellement à la Silicon Valley (Californie), s’est dite disposée à accompagner un maximum de jeunes Algériens à créer leurs entreprises et qui pourront à leur tour recruter d’autres jeunes. Avec le même enthousiasme, Salah Khodja, président et fondateur d’une «star-tup» aux Etats-Unis depuis une dizaine d’années, a confié qu’il veut partager son expérience avec ses concitoyens désirant investir dans les énergies renouvelables. Diplômé d’une école polytechnique française, M.Khodja a déjà créé une PME pour la fabrication d’équipements et instruments industriels utilisés dans le domaine des énergies renouvelables. Saluant les mesures prises par le gouvernement pour faciliter et financer la création de nouvelles PME, notamment au profit des jeunes, il a appelé par ailleurs à la mise en place d’un «écosystème» permettant une réduction des délais d’octroi d’un registre du commerce.
«Aux Etats-Unis, la création d’une star-tup se fait en une journée, en France en deux semaines, alors qu’en Algérie cela peut durer entre trois et six mois», a-t-il déploré. De son côté, Nouredine Tayebi, chercheur scientifique et manager dans une entreprise internationale d’informatique, leader mondial en électronique, rêve de jeunes Algériens réussissant leurs affaires et exportant leurs produits vers des marchés étrangers. «J’apporte ma propre expérience et mon savoir-faire aux jeunes universitaires fraîchement diplômés pour qu’ils puissent réussir à monter leurs projets dans le domaine des technologies de la communication pour créer de l’emploi et de la valeur ajoutée», a-t-il affirmé.
Que de compétences, que d’opportunités ratées! Pourtant, il n’est pas plus simple pour un pays que d’appeler ses enfants installés à l’étranger pour l’aider à hisser son économie. Surtout qu’en ce siècle de révolution technologique, l’entrepreneuriat est considéré comme la locomotive du développement économique et de la création d’emplois. «Nous sommes là parce que nous tenons à participer au développement de l’économie de notre pays (l’Algérie) en mettant notre savoir-faire et notre expérience à la disposition des jeunes porteurs de projets, qui veulent se lancer dans le monde de l’entreprise», a expliqué le président du Conseil d’affaires algéro-américain, Smaïl Chikhoune, en marge d’un Forum dédié à la participation de la diaspora algérienne au développement économique.
C’est quoi Silicon Valley
La célèbre technopole de Silicon Valley ou Vallée du silicium désigne le pôle des industries de pointe situé dans la partie Sud de la région de la baie de San Francisco en Californie, sur la côte Ouest aux Etats-Unis. Il désigne une région comprenant environ 2 millions d’habitants et 6000 entreprises de haute technologie. Même si cette région n’est pas une vallée à proprement parler, l’expression désigne souvent par métonymie l’industrie des technologies de pointe en général. La ville de San José est la plus grande ville de Silicon Valley. En anglais, l’expression «Silicon Valley» n’est généralement pas précédée d’un article. On parle d’ailleurs plus simplement de «The Valley» La Silicon Valley a inspiré bon nombre de technopoles en Europe, dont Sophia Antipolis est l’exemple le plus abouti, au-dessus d’Antibes (Alpes-Maritimes, France).