La DGSN vient de lancer discrètement un dispositif de caméras de surveillance des automobilistes et des riverains.
C’est dans le cadre de la lutte antiterroriste et anti-stupéfiants que ces caméras ont été installées, puisque les vidéos recueillies pourront être exploitées à d’autres fins, selon une source sûre. Les experts en sécurité, quant à eux, estiment que ces caméras dernier cri peuvent être très utiles à l’identification des personnes par la police. Une nouvelle arme dans la lutte contre le phénomène du terrorisme, mais également pour booster la traque des trafiquants de drogue qui dealent dans les rues de la capitale les quantités de cannabis en leur possession.
On appelle cela des caméras intelligentes. Elles sont installées un peu partout dans la capitale, devant les sièges publics et dans les artères très fréquentées. Le nombre de ces caméras a déjà dépassé les 600, avec pour objectif la collecte d’informations sur les automobilistes. Un dispositif discrètement déployé parce qu’il a ses détracteurs parmi les citoyens. D’autre part, ces caméras de télésurveillance sont destinées à «combattre» les fléaux sociaux, entre autres, les vols de voitures, le trafic de drogue, les cambriolages, fortement enregistrés dans certains quartiers de la capitale. De nouvelles tactiques sont mises en œuvre pour empêcher l’arrestation d’un parrain, et surtout la saisie de leurs marchandises illégales, chiffrées à des dizaines de milliards de centimes chaque année, face à la présence de plus de 10 000 hommes mobilisés à Alger.
Ces caméras intelligentes seront un moyen sûr pour traquer les trafiquants. En plus des patrouilles mobiles qui ont été renforcées dans la banlieue algéroise, la BRI et les unités de la BMPJ sont déjà sur le terrain. Les trafiquants de drogue tout comme les gangs semblent mal s’adapter au nouveau plan sécuritaire, tentant toutefois de s’y accommoder. Les gangs de certains quartiers de la banlieue prennent de moins en moins de risques. Les dernières bagarres meurtrières qui ont eu lieu dans certains quartiers de la capitale, entre autres à Bab El Oued et Draâ Diss, ont tiré la sonnette d’alarme. Ces rixes ont poussé la police urbaine à s’implanter davantage dans ces quartiers et à déclarer la guerre à ces bandes.
Il y a près de trois mois, un magasin de vêtements situé à la rue Larbi Ben M’hidi a été cambriolé le soir. Une enquête a été ouverte par la police de Cavaignac pour rechercher les coupables mais également démanteler des gangs dans ce périmètre de la capitale où des rixes se produisent souvent entre bandes armées. C’est grâce à une caméra de télésurveillance que les assaillants ont été identifiés puis rapidement arrêtés. Une autre affaire a été élucidée grâce à la «contribution» des caméras intelligentes. Il s’agit d’un accident routier lors duquel un véhicule a percuté un piéton au niveau du Sacré Cœur, en plein centre-ville de la capitale. Fort heureusement, la victime n’a pas gravement blessée, mais des traces de sang sont restées sur le véhicule. Le jeune conducteur a été localisé et arrêté par la police grâce à une caméra installée près du lieu de l’accident.
Installation de caméras pour traquer les narcotrafiquants
La menace est sérieuse, d’autant que les gangs abritent dans leurs rangs de jeunes enfants d’à peine 16 ans en possession d’armes blanches. Outre la guerre lancée contre les gangs, la police algéroise fait face à un autre front de bataille, il s’agit de la lutte contre les trafiquants de drogue. Plusieurs caméras de télésurveillance ont été installées pour traquer ces derniers. Des réseaux de trafic de résine de cannabis ont déjà tenté quelques parades pour échapper aux filets des policiers, mais également pour éviter d’être repérés par les caméras, mais en vain. Le prix à payer a été très lourd pour ces réseaux. En 2010, plus de 300 trafiquants de drogue ont été arrêtés par la police dans une guerre urbaine déclenchée par la DGSN.
Des dizaines d’appartements qui servaient de lieux de stockage de drogue pour les trafiquants ont été confisqués dans la wilaya d’Alger. Face à cette situation, les trafiquants ont trouvé d’autres solutions. Parmi elles, le recrutement de nouveaux éléments qui ne sont pas fichés à la DGSN. Il s’agit souvent de jeunes étudiants qui sont la cible préférée des réseaux de trafic de drogue. Selon un chiffre officiel, plus de 56 étudiants ont été arrêtés depuis le début de l’année et ce, à Alger seulement, pour des affaires de drogue.
Ces nouvelles victimes seront utilisées pour le transfert de petites quantités de cannabis, généralement des tablettes de 100 grammes qui seront soigneusement cachées par ces étudiants pour être acheminées à leur destinataire. Pour les encourager à poursuivre, ils seront bien payés par ces réseaux de trafic de drogue avec le droit de consommer la résine de cannabis. Ce traitement très spécifique accordé aux étudiants laisse prédire le pire. Aujourd’hui, ils sont une plaque tournante pour ces réseaux, voire une matière première indispensable.
Le regretté Ali Tounsi avait promis, lorsqu’il était à la tête de la DGSN, de lutter contre les trafiquants et les gangs après la saisie d’importantes quantités de drogue. Des mesures permettant de «combattre les puissances du mal» ont été prises à cette époque et s’avèrent aujourd’hui très efficaces. Les forces de l’ordre disent devoir à présent faire face à la mobilisation d’autres trafiquants de drogue qui regagnent Alger en provenance d’autres wilayas pour prêter main forte à ceux qui protégent leurs intérêts.
Par Sofiane Abi