Les contours d’un plan machiavélique contre l’Algérie se précisent
La France va installer une base militaire au nord du Mali, près de la frontière algérienne. Elle est déjà présente en force en Mauritanie.
Les marines ont choisi le sud de la Tunisie, l’Italie et l’Espagne pour implanter leurs bases afin de pouvoir intervenir au nord de l’Afrique en cas de force majeure. La raison est toute trouvée! La lutte contre le terrorisme, un prétexte dont les ingrédients sont réunis, cache les véritables visées occidentales. Assiéger l’Algérie, ce pays producteur de pétrole et de gaz naturel, ça serait trop naïf de ne pas croire à un complot stratégique et géopolitique contre le seul Etat qui n’a pas été soumis aux aléas du printemps arabe et c’est certainement les infortunes rencontrées par l’Occident en Syrie qui ont retardé l’éclatement de la société algérienne, mais c’est forcément aussi la maturité d’un peuple averti au préalable par 15 ans de lutte contre un phénomène usiné dans les laboratoires de la CIA à l’ombre de la guerre en Afghanistan contre la défunte Urss!
Les contours d’un plan machiavélique contre l’Algérie se précisent. Moscou par le biais de son représentant diplomatique Lavrov a pris la peine d’avertir les autorités algériennes, d’autant plus qu’avec cette «nouvelle donne» faisant état de la création d’une base militaire française au nord du Mali, à Tessalit, tout près de la frontière algérienne. Selon l’organe de presse Jeune Afrique «l’Algérie sera officiellement informée de cette décision lors d’une visite du ministre de la Défense français à Alger».
C’est donc juste une information dont on fera part à l’Algérie, autrement dit la décision est prise, l’Algérie n’aura pas à s’y opposer! A ce propos, le site d’information malien Maliactu, souligne pour justifier l’installation de cette base avancée «une partie des marchés obtenus par les entreprises françaises consiste dans le réaménagement de la piste d’atterrissage de l’aéroport du camp de la ville de Tessalit qui devrait accueillir la base».
D’après les mêmes sources, «cette décision a déjà été prise mais elle ne sera pas officialisée tant que le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, n’en aura pas informé son homologue algérien de vive voix lors d’un déplacement ministériel à Alger». Comment Alger va concevoir les dessous de cette décision? Va-t- elle se soumettre à la volonté de l’Hexagone? Ou bien ira-t-elle au fond des choses pour refuser l’agenda caché de la France en Afrique, désormais dévoilé? L’on sait déjà que la France, souligne Maliactu, «semble avoir commencé son installation en attendant la signature de l’accord de défense qui devra officialiser l’acte de fait», prétextant qu’«il est primordial pour le gouvernement français de ménager ce pays, qui facilite actuellement le ravitaillement des troupes françaises présentes dans le nord du Mali à partir de son territoire».
Pourquoi donc informer Alger? Qu’est-ce qui ressort réellement de la visite récente du ministre de la Défense malienne dans la capitale? Celui-là même qui prétendait à l’issue de son déplacement que «la géographie a fait de nous des voisins et l’histoire a fait de nous plus que des voisins, des frères et des partenaires, parce que nous avons une destinée commune».
Lors de cette visite, il était question pour les deux pays de renforcer leur coopération sécuritaire dans les zones transfrontalières pour faire face et mieux contrôler le crime organisé sous toutes ses formes.
A ce même propos, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra déclare, lors de la signature d’un procès verbal entre les deux pays que «la sécurité du Mali est d’une grande importance pour la sécurité de l’Algérie». A quoi joue le Mali? Par sa complaisance avérée qui n’est pas une nouveauté, ce pays aspire à arracher une satisfaction pour la France, en usant d’une amitié toute brodée mais contrefaite afin de ramener l’Algérie devant le fait accompli. Même le Maroc est partie prenante. Son déplacement dernièrement au Mali ne renseigne-t-il pas sur un programme tout tracé? La main du Makhzen n’est pas étrangère dans ce qui se passe à Ghardaïa qui vient de renouer avec des révoltes entre ses habitants. A l’origine de ce mouvement les barons du trafic de drogue et des éléments du Mujao, confient des sources très bien informées. L’intérêt, à l’évidence, est de créer un climat confus visant la déstabilisation du pays dont la scène politique est déjà tendue.
La France n’aura pas tardé à s’ingérer en appelant l’Algérie à respecter le droit aux manifestants de s’exprimer pacifiquement. Allusion faite à l’égard du mouvement Barakat qui affiche son rejet d’un quatrième mandat pour la candidature de Abdelaziz Bouteflika. Ces pratiques sont connues et précédent généralement d’un bouillonnement populaire espére, avant de diaboliser l’ennemi et laisser naître, voire émerger une révolution populaire qui n’a que trop tardé pour les Occidentaux.