Les délais sont largement dépassés
300 APC connaissent un blocage malgré les affirmations du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales.
Le délai de 15 jours après le vote exigé par la loi pour l’installation des Assemblées communales a expiré depuis jeudi dernier. Cependant, de nombreuses communes tardent à connaître leur édiles! Que prévoit la loi dans ce cas précis? «Dans la mesure où le maire n’a pas pu être élu, par conséquent les instances non installées, il y a de fait, blocage», expliquent unanimement de nombreux militants qu’on a contactés à ce sujet. «Légalement, l’Administration est chargée de veiller scrupuleusement au respect de l’application la loi et de la réglementation dans le processus d’installation de ses assemblées», avancent-ils, sauf que «devant le vide juridique créé par la loi électorale en référence à son article 80, l’Administration s’est lancée dans une opération de sauvetage» se donnant même des prérogatives qui ne sont pas les siennes, ajoutent les mêmes militants. Mais on a l’impression qu’on est dans un feuilleton politique de l’hiver qui ne se terminera qu’avec l’annonce d’un autre rendez-vous politique.
«Qui sait peut-être qu’il nous traînent, qu’ils nous occupent en attendant de nous servir autre choses à ruminer, un autre rendez-vous politique» commente, Khelifa, un militant déçu depuis longtemps par la classe politique.

La situation traîne en longueur et le feuilleton continue. Le constat est là: environ 300 APC connaissent un blocage malgré les affirmations du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales. La semaine dernière, c’est le ministre de l’Intérieur qui avait annoncé que l’opération se déroulait dans de bonnes conditions et qu’elle serait achevée dans les délais et que les 120 APC, selon lui, qui demeurent bloquées vont être définitivement installées. Le Bureau politique du FLN se réunira aujourd’hui pour examiner les résultats du parti.
Les alliances au niveau local ont permis à certains partis politiques d’atteindre des scores inespérés. C’est le cas du Front national algérien (FNA) de Moussa Touati qui a réussi à arracher 50 APC. Le MSP passe de 10 APC contrôlées à 68. Il ambitionne d’en rafler une dizaine d’autres, selon un membre du parti qui confirme que plus de 300 APC sont actuellement bloquées.
Le RCD parle de 40 APC obtenues. Pour les partis politiques, le blocage qui frappe ces APC est la conséquence directe des «failles» de la loi électorale, notamment l’article 80 qui ne prévoit rien lorsque aucun des partis n’obtient 35% des sièges. Enfin, les «incohérences» de la loi électorale ont, non seulement réduit la portée d’une expression citoyenne, mieux, elles redessinent une carte «politique» à base d’alliance où le marchandage fait office de «consensus politique».
Dans cet imbroglio juridique, de nouvelles «vocations» apparaîssant: l’administration tant décriée, conspuée, dénoncée et accusée de tous les dérapages, vient par enchaînement au service des intérêts partisans! Une dérive après les cas de fraude constatés ici et là! Le cas de Aït Chaffaâ, dans la daïra d’Azeffoun en Kabylie est édifiant en la matière. Le RCD est arrivé le premier en nombre de voix. Seul à avoir atteint la barre des 35% nécessaire pour pouvoir présenter un candidat au poste du maire!
N’ayant pas pu réunir la majorité suite à la coalition MPA/FLN, respectivement trois et quatre siège contre les six du RCD, un deuxième tour a été nécessaire. C’est à ce moment-là que «la règle du jeu «a été «changée» au l’ombre d’une circulaire du le ministère de l’Intérieur, ce qui a permis aux perdants et ceux qui sont arrivées les derniers de gagner! Autrement dit on joue à celui qui perd gagne!