Installateurs de climatiseurs très demandés en ces journées de canicule: Les brasseurs du vent froid…

Installateurs de climatiseurs très demandés en ces journées de canicule: Les brasseurs du vent froid…

Il est plus facile de trouver un médecin, un pharmacien… qu’un plombier, maçon ou menuisier… Et même quand on les trouve, ils se font désirer. S’il vous plaît, c’est sur rendez-vous. Le salaire ça ne se discute même pas…

Ils est présent dans tous les foyers. Les Algériens lui vouent un amour et un respect sans égal. C’est leur meilleur ami qui les accompagne tout l’été, vous l’avez sûrement reconnu, il s’agit de l’indispensable climatiseur… Oui, le climatiseur est la solution miracle pour passer un été à «l’ombre». Mais pour en profiter, il faut d’abord l’installer!

C’est le dilemme devant lequel se sont retrouvés un bon nombre de nos concitoyens durant ces journées de grandes chaleurs.

En effet, ils recherchent désespérément des installateurs de climatiseurs! Ils sont plus difficiles à trouver qu’un médecin ou un dentiste…Et même quand on les trouve, ils se font désirer. S’il vous plaît, c’est sur rendez-vous! Le salaire ça ne se discute même pas. Par exemple, l’un de ces techniciens en chaud et froid que nous avons trouvé sur ouedkniss nous dit texto qu’il veut juste le salaire qui se fait partout, c’est-à-dire, 8000 DA l’installation d’un climatiseur qui en vaut 18.000 DA! «En plus, vous devez attendre dix jours pour qu’une place se libère dans mon agenda», lance-t-il avec assurance.

Noureddine, installateur de climatiseur depuis plus de 15 ans, est lui plus courtois et un peu moins cher. «L’installation vous coûtera 6000 DA. Mon planning est complet pour toute la semaine, mais si une place se libère elle est pour vous. Néanmoins, je ferais mon possible pour essayer de venir en fin de journée», s’excuse-t-il avant de confirmer que lui et ses collègues sont pris d’assaut ces derniers jours. «Il y a deux périodes-clés pour nos affaires, le mois de Ramadhan et l’été. L’année dernière les deux périodes étaient réunies et je peux vous dire qu’on ne s’est pas arrêtés», rapporte-t-il avec nostalgie. «Noureddine el Bered», comme le surnomment ses clients, se prête au jeu des confidences, en indiquant qu’il a toutes sortes de clients, de différentes couches sociales. Noureddine les classe en fonction du service qu’ils sollicitent.

«Il y a d’abord, ceux à qui il installe de nouveaux climatiseurs, c’est en général de 6000 DA, mais peut grimper un peu en fonction de l’endroit et de son accessibilité. C’est pour cela que je vous ai demandé en premier s’il était facile d’accès», avoue notre ami. Il y a aussi ceux qui le sollicitent juste pour un petit réglage, «une panne ou un ajout de gaz», pour cela les tarifs dépendent de la prestation. «Mais une chose est sûre, il dépasse les 2000 DA qui n’est que le prix du déplacement…», précise Noureddine. Il y a également ses fidèles clients ceux à qui il installe, répare et règle depuis des années leurs climatiseurs; ils le sollicitent à n’importe quel moment pour un petit réglage, un conseil, un blocage. Ceux-là, il les qualifie de «fou de la clim». «Ce sont ceux qui ne peuvent pas vivre sans.

Ils l’allument nuit et jour. Chaque année, ils achètent un nouveau. Dès qu’un modèle sort, ils sont les premiers à l’avoir. Ils en ont un dans chaque pièce de leurs maisons qu’ils transforment en chambre froide», témoigne-t-il avec beaucoup d’humour. Ceux-là, les tarifs ce sont eux qui les définissent, ils lui donnent ce qu’ils veulent. «En tout cas, il n’y a jamais eu de problème avec eux, ils me donnent toujours bien plus que ce que j’attends en contrepartie. Je n’encaisse pas pour les petites bricoles…», confirme-t-il. Pour ce qui est des raisons pour lesquelles les clients le contactent, Noureddine répond que cela se fait de bouche-à-oreille.

«Moi qui exerce ce métier depuis le temps où la climatisation s’est vulgarisée dans le pays, je n’ai pas de problème de clients, bien au contraire, il m’arrive d’en refuser, les gens me connaissent et me conseillent à leurs amis et leurs familles, donc je me suis fait un nom.» Pour ses autres confrères, «Monsieur el Bered», dit que chacun a sa méthode pour attirer des clients. Il y a ceux qui, comme lui, se basent sur le bouche-à-oreille. D’autres, qui adoptent des stratégies plus marketing en collant des affiches publicitaires chez le coiffeur du coin, le boucher, l’épicier…tous les commerçants de proximité. Il y a d’autres par contre, plus malins, qui s’entendent avec les vendeurs des magasins en électroménager, ceux qui proposent ce genre de produits, pour orienter leurs clients directement chez eux.

«Ils donnent un petit bakchich aux employés de ces magasins en contrepartie. Les patrons sont au courant, mais cela ne les désoriente pas puisque c’est comme un service en plus qu’ils rendent à leurs clients», précise-t-il. Si Noureddine est un connaisseur qui a fait des études de technicien supérieur en chaud et froid, d’autres bricoleurs sans aucune qualification ont adopté ce métier en vogue. Ils ont vu comment on fait, et se sont improvisés techniciens.

Ce qui conduit le plus souvent à de vrais massacres, que ce soit pour les murs de la maison ou pour l’appareil lui-même qui a été payé rubis sur l’ongle. Pis encore, le travail bâclé de certains «bricoleurs» provoque des courts-circuits qui conduisent à des incendies comme c’est le cas de Amine qui a vu sa maison brûler à cause d’une clim mal installée…