Insertion professionnelle des personnes aux besoins spécifiques: Les handicapés peinent toujours à trouver un emploi

Insertion professionnelle des personnes aux besoins spécifiques: Les handicapés peinent toujours à trouver un emploi

En Algérie, les droits des personnes handicapées, bien qu’ils aient connu certaines améliorations par rapport aux années précédentes, restent toutefois faibles compte tenu des besoins que requiert cette catégorie.

Avec les 2 millions de personnes handicapées que compte le pays officiellement, et dont la frange active ne dépasse pas les 10%, selon quelques associations, on ne peut pas dire que l’Algérie est un modèle en la matière. Bien au contraire, les difficultés de taille auxquelles sont confrontés quotidiennement les handicapés algériens ont de quoi laissé perplexe l’opinion publique. A commencer par leur chiffre réel qui, lui, tournerait plutôt autour de 6,5 millions, tous handicaps confondus. Ainsi, outre les différentes discriminations et exclusions notoires à la vie sociale de ces personnes, dénicher un emploi demeure encore, pour eux, un véritable parcours du combattant. C’est dire que l’égalité des chances dans le droit au travail n’est pas évidente s’agissant de personnes handicapées. A se demander quelle est la place réservée à ces citoyens dans la société algérienne ? Pourtant, l’Etat à mis en place, il y a quelques années de cela, une mesure juridique permettant un meilleur accès à l’emploi pour cette catégorie, et ce, aux moins avec 1% des postes de travail à leur réserver spécialement. Pour rappel, en 2002, l’Algérie se saisit de la question en promulguant une loi relative à la protection et à la promotion de la personne handicapée. Sept ans plus tard, elle ratifie une convention internationale relative aux droits des personnes handicapées. Ces deux textes en commun, prévoient des dispositions visant à lutter contre toute forme de discrimination à l’encontre des personnes handicapée. Néanmoins, le texte réglementaire prévu par cette loi en vue d’obliger des entreprises de consacrer au moins 1% des postes de travail aux handicapés n’a pas été appliqué jusque-là. La cause majeure de son non-respect, selon la récente déclaration du Dr Djamel Zatout, président de la Commission d’aide aux handicapés des Lions Clubs d’Algérie, est due à l’application et son suivi qui laissent à désirer.

 Evoquant, de manière précise, l’exemple de l’insertion des personnes handicapées dans le monde du travail, ce dernier considère que «bien que la législation impose un quota de 1% de postes de travail réservé aux personnes handicapées, elles trouvent des difficultés à être recrutées». Selon lui, deux facteurs majeurs sont en cause : l’employabilité des personnes handicapées qui «laisse à désirer du fait de l’insuffisance et de la limitation de leur formation professionnelle» ainsi que «l’inadaptation des sites de travail en matière d’accessibilité». Dans la même optique, celui-ci n’a pas manqué d’ajouter que c’est l’accessibilité dans son ensemble qui pose un sérieux problème en Algérie, et ce, plus que l’accessibilité des sites de travail comme on a tendance à le croire. D’où la nécessité d’une coordination nationale offrant plus d’opportunités d’emploi pour les handicapés à cet égard. Sur ce point, l’inspecteur régional du travail de l’Oranie, Mohamed Bendib, a insisté sur une meilleure coordination entre tous les acteurs du secteur. «Pour faire bénéficier les handicapés de plus d’opportunités d’emplois permanents ou provisoires, la coordination doit être meilleure entre l’Inspection du travail, l’Agence nationale de l’emploi et la direction de l’action sociale. La loi 09-02 du 8 mai 2002 portant protection des personnes handicapées et leur promotion en Algérie stipule dans son article 27 qu’un taux de 1% au moins des postes dans des entreprises économiques est réservé aux personnes handicapées», a-t-il rappelé, précisant, par ailleurs, qu’il s’agit d’un droit à ne pas confondre avec celui du recrutement. «Il ne faut pas confondre entre réserver un quota et recruter», a indiqué le même responsable.