Insertion des personnes handicapées dans le monde du travail : Comment obliger les employeurs à recruter

Insertion des personnes handicapées dans le monde du travail : Comment obliger les employeurs à recruter
insertion-des-personnes-handicapees-dans-le-monde-du-travail-comment-obliger-les-employeurs-a-recruter.jpg

Les autorités ont beau faire des discours séduisants, plaisants et très prometteurs, le chômage chez la population handicapée est un constat dramatique.

L’espoir d’un petit emploi permanant devient pour cette catégorie d’Algériens un rêve inaccessible, voire impossible. Cette frange de la population réclame une oreille attentive et une prise en charge effective de leurs maux et problèmes afin d’être autonome et indépendante, une situation qui permettra à tous ces handicapés de se sentir citoyens à part entière, ayant leur dignité, leurs droits et leur devoirs, et cela passe inéluctablement par une insertion professionnelle.

Dans les textes et du haut de leur tribune les représentants de l’Etat se sont engagés à assurer le bien-être et la promotion de ces personnes handicapées comme des priorités de leur action dans le domaine de leur intégration sociale, laquelle appelle l’élimination de toutes les formes de ségrégation. Cependant dans la réalité, mis à part le don des chaises roulantes, lors d’occasions particulières, la plupart des revendications essentielles des personnes handicapées telles que l’accès au travail ne trouve pas toujours d’écho favorable.

Un décret exécutif sur l’enrôlement des personnes handicapées dans le monde du travail existe pourtant. Le texte stipule que chaque employeur doit réserver 1% des postes de travail aux personnes handicapées. Mais entre le texte de loi et son application sur le terrain il y a un fossé, un vide qui encourage les employeurs à ne pas s’y soumettre. Afin de lever toute équivoque justement quant à l’application de cette juridiction, trois décrets exécutifs sont actuellement en gestation au niveau du ministère de la Solidarité nationale. Il s’agit de textes qui viendront renforcer et compléter la loi existante déjà. Ces textes définiront d’un côté le mode de calcul des 1% de postes de travail réservés aux personnes handicapées et feront obligation d’un autre côté aux employeurs de le respecter. Même les entreprises privées se verront dans l’obligation de respecter cette exigence.

Un autre texte viendra pour donner naissance à un fonds de soutien alimenter par les employeurs qui ne respecteront pas le quota des 1% et qui servira à aider d’autres entreprises et leur donner les moyens de créer des postes de travail pour la population handicapée. Ces textes seront soumis à examen et promulgation vers la fin de l’année en cours, nous assure M. Hadab, sous-directeur, chargé du soutien à l’insertion sociale et professionnelle des handicapés au ministère de la Solidarité nationale. Notre interlocuteur affirme que le vide juridique et le manque de textes d’application entourant la législation dans le domaine rendaient impossible la confirmation sur le terrain du respect ou non du texte en vigueur du moment qu’il ne définissait pas les mécanismes de son exécution et ne faisait pas obligation aux employeurs de s’y conformer. Les associations de défense des personnes handicapées vont plus loin dans leurs revendications. Elles appellent à ramener le pourcentage des postes de travail réservées aux handicapés de 1% à 5% pour chaque entreprise.

Aucune statistique ni autre chiffres officiels ne viennent renseigner sur la réalité du nombre des personnes handicapées occupant un emploi permanent.

Une carence qui empêche la mise en place de politique efficace afin de rebooster le recrutement des personnes handicapées.

F. L.