Des centaines de citoyens ont pris part, hier, à la mi-journée à une marche qui a eu lieu dans le centre-ville côtier de Tigzirt, à 40 kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou.
Il s’agit principalement de citoyens de la ville balnéaire de Tigzirt et des villages environnants, a-t-on appris.
Les centaines d’habitants de Tigzirt sont sortis dans la rue afin de dénoncer l’arrestation de deux de leurs concitoyens qu’ils disent avoir été arrêtés injustement.
Il s’agit de Louni Lounès et Aouine Nassim, deux jeunes habitant dans la région de Tigzirt qui ont cru avoir bien fait de défendre deux adolescentes mineures, qui étaient en proie au délire d’un homme en état d’ivresse en plein centre-ville, selon des témoins.
La marche en question s’est ébranlée à partir de la salle de cinéma Mizrana et a eu comme point de chute le tribunal de la ville de Tigzirt.
Dans un communiqué rendu public en marge de cette manifestation pacifique, les protestataires, qui ont agi sous la houlette d’un collectif de citoyens de Tigzirt, soulignent: «Nous, citoyennes et citoyens de Tigzirt, dénonçons l’arrestation arbitraire de nos enfants Louni Lounès et Aouine Nassim sur plainte d’un individu en état d’ivresse qui était torse nu en ville (alors que de nombreux panneaux interdisent de circuler au centre-ville avec une telle tenue vestimentaire) en train de harceler deux jeunes mineures à Tigzirt».
Les concernés ajoutent:
«Plusieurs citoyens anonymes ont essayé de raisonner le harceleur mais celui-ci devient alors de plus en plus agressif d’où l’intervention de ces mêmes citoyens.»
Neuf jours après cet incident, les citoyens de Tigzirt apprennent que ledit harceleur a déposé plainte contre les deux jeunes de la ville ayant tenté de le raisonner et de défendre les deux jeunes filles qui n’ont pas encore l’âge adulte.
Le collectif des citoyens de Tigzirt, qui a encadré la marche d’hier, souligne par ailleurs:
«Nous prenons à témoin l’opinion publique pour dénoncer l’interpellation de nos deux concitoyens qui ont essayé d’éviter le pire de la part d’un violeur potentiel.
Cette cabale est montée par l’avocate de ce harceleur qui est son frère.» Selon les concernés, «l’avocate en question aurait fait appel à un témoin mineur qui n’est autre que son fils».
Le collectif des citoyens de Tigzirt concluent en soulignant: «Nous osons interpeller les consciences des magistrats, des policiers et de toutes personnes concernées par la chose publique de réfléchir si un jour leur épouse, leur fille ou belle-fille est victime de harcèlement de la part d’un individu semblable en état d’ébriété, quelle serait leur réaction si aucune âme digne n’intervient pour défendre et sauver leur honneur».
Notons que dans le sillage de cette même affaire, plusieurs responsables ont été saisis, hier, par écrit de la part du collectif des habitants de Tigzirt. C’est le cas du ministre de la Justice, garde des Sceaux, du président du tribunal de Tigzirt, du président de la cour de Tizi Ouzou ainsi que du directeur général de la Sûreté nationale.
Notons aussi qu’à la fin de la marche, une délégation des citoyens de Tigzirt, a été reçue par le procureur près le tribunal de la même ville. Ce dernier a promis de se pencher personnellement sur cette affaire. Il aurait également promis de rendre justice.