Insécurité aggravée en Algérie : Une ONG dénonce « le mutisme » du pouvoir

Insécurité aggravée en Algérie : Une ONG dénonce « le mutisme » du pouvoir

Alger – Une association Kabyle de défense des droits de l’Homme a dénoncé « avec vigueur le mutisme et le laxisme » des autorités face à la multiplication des enlèvements et au sentiment d’insécurité.

toire des droits de l’Homme (ODH), basé dans la région kabyle de Tizi-Ouzou la plus touchée par ce phénomène, appelle les autorités à « assumer leurs responsabilités » qui consistent à « garantir la protection des citoyens et mettre un terme aux enlèvements et à l’insécurité ».



L’association rappelle le cas de Mebarek Amirouch, retrouvé mort (29 janvier) six jours après son rapt, et celui d’un autre jeune homme, enlevé dimanche dernier d’un lieu public par un groupe armé, puis libéré le lendemain.

« Avec ce 77-ème enlèvement il apparait que l’Etat algérien a failli dans la protection de ses citoyens, engendrant un climat d’insécurité qui ne peut rester sans conséquences », assène l’ONG, dans un communiqué mis en ligne.

L’enlèvement du jeune Amirouche avait suscité une vague d’indignation en Kabylie, notamment dans sa commune de Béni Zmenzer, qui a observé une grève générale pour exiger sa libération sans conditions.

En août dernier, les habitants de la localité d’Azeffoun, à une soixantaine de kilomètres de Tizi Ouzou, avaient organisé une marche de protestation contre « la détérioration sécuritaire », après la mort de trois policiers dans une embuscade terroriste.

La Kabylie est confrontée, depuis des mois, à un regain d’activité des groupes armés retranchés dans les forêts, constituant une menace persistante de kidnappings.

En effet, l’Algérie a connu, ces dernières années, une psychose des enlèvements ciblant particulièrement les enfants, à tel point qu’un parti politique avait appelé les citoyens à prendre « des formes d’organisation de proximité solidaires » pour lutter contre ce phénomène.

Le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait ordonné la mise en place d’une série de mesures « rapides » contre les rapts d’enfants, après l’émoi suscité par le meurtre par strangulation de deux garçons kidnappés à Constantine (Est), en mars 2013.