Ils étaient nombreux à se rendre depuis samedi dernier, premier jour de l’ultime étape liée aux inscriptions universitaires, dans les différents établissements d’enseignement supérieur pour valider leur adhésion dans une filière qui n’est pas forcément celle de leur choix mais qui leur est souvent imposée, selon leur moyenne au baccalauréat et en fonction de la disponibilité des places pédagogiques.
Les nouveaux bacheliers notamment ceux qui habitent loin de l’université où ils ont été orientés, ont été pressés d’en finir avec le casse-tête des inscriptions définitives qui prennent fin jeudi prochain, en confirmant leur proposition d’admission par un oui définitif. Bien que la période des inscriptions soit ouverte depuis le 27 juillet et sera clôturée dans deux jours, c’est-à-dire le 4 août 2011, les étudiants et leurs parents veulent terminer les procédures des inscriptions le plutôt possible pour aller passer le Ramadhan loin du stress de la paperasse administrative, les inscriptions, et les traditionnels recours pour ceux dont les choix n’ont pas été satisfaits
«C’est le rush», constate un représentant de l’administration à l’université des sciences et des technologies de Bab Ezzouar (USTHB, à Alger, vu que le nombre des inscrits atteint une moyenne de 1.000 personnes par jour. Partout ailleurs, l’ambiance semble être la même, les nouveaux bacheliers ayant choisi les premiers jours de la semaine pour remettre un dossier complet à l’administration et avoir leur carte d’étudiant. Beaucoup semblent pressés de terminer l’inscription, soulagés d’avoir une place à l’université et, sans doute, désireux de prendre enfin quelques jours de repos, loin des études. D’autres, angoissés, insistent pour des recours dont ils n’espèrent pas grand-chose.
Pour certains le signe de mécontentement est apparent «la filière dans laquelle je suis affectée m’ennuie beaucoup. Je me retrouve en maths informatique à Bab Ezzouar, alors que j’aurai aimé être à l’ESI. Ma moyenne ne me le permet pas. J’ai eu un 15,89/20, mais la moyenne minimum exigée est de 16,13/20», nous a indiqué Hichem, un nouveau bachelier série Mathématiques.

C’est la réponse d’ailleurs de chaque étudiant que nous avons interrogé. «Je voulais faire médecine mais ma moyenne est insuffisante pour m’inscrire dans cette filière. La moyenne exigée est de 15,64, alors que la mienne est de 15,52/20», souligne Racha (BAC sciences).
Certains parents sont mal informés sur les procédures d’inscriptions. Ils hésitent encore à faire le choix de la filière pour leur enfant quant ce dernier est encore indécis. C’est le cas de cette dame qui accompagne sa fille. Cette dernière, jusqu’à présent, hésite à s’inscrire car elle a du mal à faire son choix. «J’ai eu un 12,48 et je ne sais plus quoi choisir. Je voulais faire médecine mais ma moyenne ne le permet pas», a-t-elle regretté.
L’étudiant bien orienté
D’autres se pressent vers les établissements universitaires pour des transferts. Chose qui n’est pas possible avant le mois de septembre prochain.
Pour ce qui est de l’organisation de ces inscriptions, force est de reconnaître que l’opération se passe dans de bonnes conditions.
L’étudiant est bien orienté. Les agents mobilisés à cet effet sont sur place, même pendant l’horaire déjeuner. L’administration a veillé à ce qu’ils soient sur place afin d’assurer la continuité de l’opération.
Une fois arrivé sur place, le futur étudiant peut entamer son inscription. Il doit être muni de l’original du bac, d’un acte de naissance, de quatre photos d’identité, de deux enveloppes timbrées libellées à l’adresse de l’étudiant, d’une fiche de renseignements dûment remplie disponible au niveau du bureau d’inscription, d’une fiche de confirmation et enfin les frais d’inscription..
Tous les moyens humains et matériels sont mobilisés. Un nombre impressionnant d’agents d’administration et autres responsables de la pédagogie, venus des facultés et instituts qui leur sont rattachés, sont mobilisés pour la circonstance : accueil et orientation des nouveaux bacheliers dans l’ensemble des salles aménagées pour l’opération.
En attendant, 819 certificats de scolarité ont été délivrés dimanche – premier jour des inscriptions universitaires – à la première vague des nouveaux bacheliers, orientés vers l’une des huit facultés de l’USTHB (Bab Ezzouar). Un chiffre qui reflète le rush des promus, dès l’ouverture des inscriptions. Pas moins de 3.000 nouveaux bacheliers se sont présentés aux différents guichets et bureaux aménagés, à l’occasion au niveau des différents halls menant aux divers amphithéâtres de l’université. Un flux sans précédent. Les responsables chargés de l’information et de l’orientation le confirment, puisque la majorité des futurs étudiants se sont acquittés des droits d’inscriptions. «Cette année diffère des année précédentes où l’affluence est relativement timide les premiers jours. Mais cette année, nous sommes dépassés et même impressionnés par ce tout ce monde qui nous a faussé les calculs», souligne le personnel chargé de l’orientation des nouveaux bacheliers. «Les inscriptions avancent à un rythme appréciable. Nous serons dans les normes et les délais qui nous ont été fixés dans la circulaire ministérielle», rassure toutefois, Abdelwahab Dahel, conseiller chargé de l’information et de l’orientation à l’USTHB, qui accueillera au niveau de ses instituts et facultés, 6.299 nouveaux inscrits en première année de licence et qui sont répartis sur plus de 60 sections et 235 groupes pédagogiques.
Une nouvelle génération de licence
Une nouvelle génération de licences sera proposée, en prévision de l’année universitaire 2011- 2012, par l’université des sciences et des technologies Houari Boumediene indique-t-on à l’USTHB. Les licences mises en place depuis six ans ont fait l’objet de réflexion. Celle-ci, entamée en avril dernier, vise selon les responsables de l’université, l’enrichissement du contenu des soixante licences existantes mais également la proposition de nouvelles offres de licence. En vertu de cette démarche, qui s’inscrit dans l’esprit même du système LMD, c’est l’université qui élabore, elle-même, les offres de formation et les adapte continuellement aux évolutions de la science et de la technologie, d’une part, ainsi qu’aux évolutions de son environnement, particulièrement tout ce qui a trait au marché de l’emploi, d’autre part.
Il y a lieu de noter que l’année 2010-2011 a vu l’ouverture de nouvelles disciplines dans le master. Il s’agit de mathématiques-financières et physique médicale, ainsi que le lancement du premier doctorat du système LMD qui enregistre pas moins de 20.000 licences et 5.000 masters.
L’autre nouveauté ayant marqué la rentrée universitaire précédente au niveau de l’USTHB est l’ouverture d’un espace Internet avec 300 PC au profit des étudiants. Celui-ci renforcera l’espace déjà aménagé avec 100 PC et une autre salle de 40 PC. Comme il est attendu la réception prochaine de la maison de la Science qui facilitera, sans nul doute, l’organisation des rencontres scientifiques dans l’enceinte universitaire. L’USTHB a également élargi le nombre des candidats au master de 50 %. Ainsi, il y aura 65 masters à lancer cette année et ce sur 4.400 candidatures. L’université de Bab Ezzouar est connue pour avoir créé des passerelles entre ce lieu du savoir et de formation et le monde économique. L’objectif visé dans l’immédiat est d’assurer des stages et de trouver des sujets de fin master en relation avec le monde du travail car l’insertion professionnelle reste un gros problème pour les diplômés sortants à l’instar des diplômés des autres universités. Des conventions ont été signées avec Algérie Télécom, Saidal et la Sonelgaz. Sans oublier les démarches effectuées par certains diplômés pour la création de leurs propres entreprises dans le cadre des dispositifs mis en place par les pouvoirs publics.
Dans cet ordre, le premier responsable de l’USTHB a annoncé la création d’un Observatoire de l’insertion des diplômés. Ceci en plus de la mise en place du Club des amis de l’USTHB «afin de garder le contact parmi les étudiants», dira-t-il. L’autre nouveauté ayant marqué l’entrée universitaire consiste à lancer la réalisation de 40 laboratoires et 20 salles d’enseignants. Un troisième projet inscrit est relatif à la réalisation de 40 labos orientés vers les masters, 80 laboratoires de recherches et d’un plateau technique.
Sarah SOFI
A retenir
– L’USTHB compte 52 laboratoires de recherche agréés. Sur les 1.538 enseignants-chercheurs permanents, 659 sont au rang professeurs et maîtres de conférences, c’est-à-dire déjà titulaires d’un doctorat. Par ailleurs le nombre de magisters soutenus dépassera les 300 et celui des doctorats sera supérieur à 100. Depuis son lancement en 1974, l’USTHB a délivré 3.500 magisters et 800 doctorats.
– Les grands efforts réalisés par l’université de Bab Ezzouar se résument en la formation de 50.000 diplômés dont 25.000 ingénieurs et 3500 magisters soutenus et environ 900 doctorats d’Etat soutenus, qui exercent dans les entreprises algériennes et même ailleurs à l’étranger. Le bilan c’est aussi un encadrement de 1.500 enseignants-chercheurs dont la moitié a déjà soutenu son doctorat (288 professeurs d’universités et 448 maîtres de recherches.
– Des dizaines de conventions de partenariat ont été signées entre l’USTHB et des entreprises publiques et privées. Il s’agit entre autres de l’Institut de cartographie, TSH (Technologie de santé d’Algérie spécialisée dans le recyclage des déchets hospitaliers) et l’ONA (Office national d’assainissement). Trois autres conventions de partenariat sont programmées avec Naftal, ENSP et ARPT de Cyberparc de Sidi Abdellah.
– L’USTHB compte pour cette année 5.018 diplômés, 3.210 licences et 1.808 masters, (génie civil, chimie, physique, électronique et informatique, informatique, électronique, sciences biologiques, mathématiques, génie mécanique, génie des procédés, sciences de la terre, géographie et aménagement du territoire). Le mérite dans l’achèvement des programmes revient aux enseignants qui ont établi un planning pour être dans les délais.
– La nouveauté que connaîtra la rentrée universitaire 2011-2012, réside dans les 525 nouvelles licences ouvertes pour la prochaine rentrée. Outre les 727 filières qui seront ouvertes également au niveau du cycle master.
– Trois Instituts et une Ecole seront livrés à la fin du mois d’août prochain dans la wilaya de Tipasa. Il s‘agit de l’Institut d’archéologie d’une capacité pédagogique de 500 places et de 2.000 lits, de l’Institut de commerce (INC), de l’Institut de planification et des statistiques (INPS) et de l’Ecole supérieure de management (ESM) qui seront opérationnels la prochaine rentrée universitaire 2011/2012.
S. S.