Souris et cafards s’invitent chez les locataires
Les locataires se chargeant uniquement de l’entretien de leurs appartements les lieux, censés être communs, restent livrés à l’usure du temps et au vandalisme de quelques inconscients.
Alger souffre, on ne le répétera jamais assez, d’un manque flagrant en matière d’hygiène. Cette insalubrité se complique par l’absence de tout entretien des immeubles.
Depuis la cession des immeubles, à usage d’habitation, à leurs occupants, la situation ne fait qu’empirer au fil des années, ceci en dépit de maintes et maintes campagnes «vaines» menées contre l’insalubrité et la précarité.
Les parasites de tous poils se reproduisent à une vitesse affolante ne rencontrant aucune entrave à leur prolifération.
Les vieux appartements de la capitale se trouvent envahis par les blattes et les souris – quand il ne s’agit pas de rats -.
Cette situation se trouve démultipliée par la présence de boulangeries sous les lieux d’habitation. Il faut dire que les parasites sont légion en ces lieux surchauffés, d’ailleurs il n’est pas rare, en rompant une baguette de pain, de se retrouver face à l’un d’eux.
Les ménagères s’acharnent à nettoyer et re-nettoyer, mais le résultat reste le même, et il faut se rendre à l’évidence, les Algérois doivent cohabiter avec ces parasites.
Prenant le cas de l’une des ruelles à Larbi Ben Mhidi (ex-rue d’Isly), où les habitants sont fatigués de vivre avec les cafards omniprésents au cœur de leurs foyers. Même les insecticides n’arrivent pas à en venir à bout. Les familles désespérés nous disent «de gros cafards arrivent de chez les voisins, de la rue et surtout des canalisations. La présence de souris est également fréquente et il nous arrive parfois de nous retrouver nez à nez avec des rats en plein jour».
La situation est réellement affligeante, d’autant qu’Alger-centre connaît un flot non stop de visiteurs qui sont interloqués par l’image de laisser-aller qui leur est offerte et qui dénote totalement avec les grandioses nouvelles réalisations.
Un monsieur âgé, ayant toujours vécu à Alger-Centre partage avec nous son amertume : «Autrefois la vie urbaine en communauté était parfaitement organisée.
Chacun d’entre nous participait de façon à préserver la salubrité de l’environnement et préserver nos lieux communs par un entretien régulier».
Et d’ajouter «aujourd’hui tout a changé, l’égoïsme s’est installé à demeure et personne ne veut plus débourser le moindre sou pour la réhabilitation de quoi que soit». Le vieux monsieur évoque ses souvenirs d’une autre époque où il faisait bon vivre à Alger.
Il nous dira à ce sujet «la mairie intervenait dans le cas où des citoyens fuyaient leur responsabilité. Elle s’occupait elle-même des travaux nécessaires et de la peinture des façades de nos immeubles, mais elle exigeait des habitants de prendre en charge les frais des travaux.
De cette manière, les mauvaix payeurs n’avaient plus qu’à s’exécuter et tout le monde y trouvait son compte», a-t-il martelé.
Le souhait des habitants, aujourd’hui, est que l’on revienne à ces bonnes vieilles pratiques. Notre interlocuteur, qui en a gros sur le cœur, nous dira : «J’aurai bien aimé que notre mairie fasse la même chose en prenant ses responsabilités.
Tenez prenons le cas de l’immeuble où je réside, nous avions prévu d’y faire effectuer des travaux indispensable mais, à la dernière minute, la plupart des voisins se sont désistés». Notre interlocuteur nous explique qu’après ce retrait des locataires, les travaux n’ont pu se faire qu’au niveau de l’étage où il réside et au rez-de-chaussée.
Cela est malheureusement loin d’être un cas isolé. Notre environnement et nos toits se dégradent jour après jour sans que cela nous interpelle nullement ou si nous le faisons, c’est pour revendiquer un meilleur environnement, un nouveau toit que l’on s’empressera de polluer et de détériorer au plus vite.
Ceux qui restent conscients de cette dangereuse dérive sont malheureusement impuissants et ne peuvent pas faire grand-chose face à l’inertie et le «jemenfoutisme» ambiant.
Par : Hassiba Abdallah