Depuis le 27 avril 2013, le président Algérien Abdelaziz Bouteflika âgé de 76 ans, est hospitalisé en France, à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris. Depuis cette date, les services de communication de la présidence sont restés vagues avec le fameux discours : « le Président se porte bien » auquel le peuple ne croit plus.
Algérie : une grave crise de confiance
Durant une visite de travail et d’inspection à la wilaya de Batna le 22 Mai 2013, le Premier Ministre Algérien Abdelmalek Sellal s’est exprimé sur la polémique grandissante autour de la santé du Président Abdelaziz Bouteflika en déclarant que « le peuple Algérien souffre d’une grave crise de confiance».
Pendant que les algériens retiennent leur souffle et se préparent à une longue attente, le gouvernement essaie de rassurer la population avec un discours de moins en moins crédible. On pourrait presque parler d’une spécificité Algérienne qui consiste à faire de la santé des chefs d’Etat un sujet tabou et plein de mystères.
Euroméditerranée : la question de la santé des chefs d’Etat
Depuis l’indépendance de l’Algérie à l’époque de Ben Bella jusqu’à l’actuel Président Bouteflika, la question de la santé des chefs d’Etat a été et continue d’inspirer une certaine angoisse au peuple et au sein de la classe politique Algérienne. Certes, la question de la santé des chefs d’Etat peut impacter le pays de manière négative, et dégrader l’image d’un gouvernement et de son autorité, mais un exercice rationnel du pouvoir dans un pays démocratique suppose que les citoyens ont le droit de s’informer sur l’Etat de santé de leurs dirigeants.
Bouteflika : Une communication qui manque de transparence
«Est-ce que le gouvernement est dans l’obligation de rendre public quotidiennement un bulletin de santé du président de la République ? Doit-il le faire pour satisfaire la curiosité de certaines personnes ?» «Non», rétorque-t-il d’un ton grave. «Nous avons informé la population sur la maladie du Président, nous l’avons rassurée par la suite sur son rétablissement et sur les recommandations des médecins». En s’adressant ainsi à l’auditoire des représentants de «la société civile», le Premier Ministre persiste à tenir la position de non transparence voire même de justifier le silence du gouvernement.
On croirait presque que Monsieur Sellal ignore que c’est le silence des services de communication de la Présidence qui nourrit la spéculation et les rumeurs autour de l’état de santé du Président Bouteflika, alors que certains médias l’ont déclaré « gravement malade » et que depuis son hospitalisation le président est dans un état comateux. Il n’est donc pas étonnant que le peuple Algérien souffre «d’une grave crise de confiance ».
La santé du Président : question publique ou privée ?
Si aucun Etat ne peut prétendre à une transparence absolue, toutefois le citoyen doit pouvoir accéder à l’information notamment par le biais de la presse, quand le gouvernement ne se charge pas de la censurer sous le prétexte de « sécurité nationale ».
Et vous pensez-vous que la santé d’un chef d’Etat relève de la sphère publique ou de la sphère privée ?
Youness Tikent, OCEMO