Inquiétant déficit en pluviométrie L’UNPA réclame la déclaration de «l’état de sécheresse»

Inquiétant déficit en pluviométrie L’UNPA réclame la déclaration de «l’état de sécheresse»

Le mois de décembre tire sa révérence et il n’y a toujours pas de signe de pluie à l’horizon. La persistance du beau temps a même commencé à inquiéter les agriculteurs quant au risque de sécheresse. Pis encore, la saison agricole se présente mal et un climat de pessimisme s’installe parmi les fellahs qui prévoient déjà une «saison catastrophique». Traditionnellement, c’est la pluie qui régule le marché en cette période.

Des températures exceptionnellement douces et l’absence de pluies ces dernières semaines à travers toutes les régions du pays : un cocktail détonnant qui laisse les réserves d’eau à sec et malmène les futures récoltes agricoles.

Il faut dire que le mois de décembre tire sa révérence et il n’y a toujours pas de signe de pluie à l’horizon. La persistance du beau temps a même commencé à inquiéter les agriculteurs quant au risque de sécheresse. Pis encore, la saison agricole se présente mal et un climat de pessimisme s’installe parmi les fellahs du pays qui prévoient déjà une «saison catastrophique».

Traditionnellement, c’est la pluie qui régule le marché en cette saison. Dans la plupart des régions, il suffirait qu’il pleuve une bonne journée pour bloquer la récolte pendant une semaine. La rareté qui en découle maintient les prix à flots, à des niveaux acceptables. Pas cette année. Face à ce déficit, le secrétaire général de l’Union nationale des paysans Algériens (UNPA), Mohamed Alioui, tire la sonnette d’alarme. S’exprimant hier sur les ondes de la Radio nationale, il a annoncé que «l’état de sécheresse» sera déclaré à partir du 15 janvier, dans le cas où, a-t-il précisé, cette situation venait à perdurer.

Il a, d’autre part, relevé que la situation n’est pas aussi «catastrophique» au niveau des régions de Tiaret, Tissemsilt, Guelma, Constantine, Sétif, Tlemcen et Saïda, où sont notamment localisées des superficies céréalières équipées de moyens d’irrigation. Il a indiqué que la priorité du secteur agricole se porte sur la protection des quatre millions d’hectares non irrigués dont dépend, pour une large partie, la survie de quelque 20 millions d’ovins.

À signaler, dans ce contexte, selon les prévisions de l’Office national de la météorologie, les conditions météorologiques connaîtront une dégradation durant les prochaines 48 heures pour donner des pluies sur les régions nord de l’Algérie. Les premières pluies de tout ce mois de décembre sont attendues demain. Elles toucheront les régions du nord et persisteront jusqu’à jeudi prochain. L’accalmie ne sera que de quelques heures seulement puisque les prévisionnistes de l’ONM avertissent que le retour des pluies assez marquées interviendra vendredi.

Toujours selon l’ONM, le début de l’année 2016 sera pluvieux pendant plusieurs jours avec des accalmies relatives. Ce changement annoncé interviendra après plusieurs semaines de températures très au dessus de la moyenne saisonnière. Alors que le taux de remplissage des barrages a baissé dans certaines régions du pays jusqu’à frôler les 50% avec une moyenne nationale de

l’ordre de 66%. Selon les prévisionnistes de l’ONM, la situation reste identique à celle de l’an dernier durant laquelle les chutes de pluies étaient faibles en novembre et octobre.

M. B.

Nouri : «Il est encore prématuré de parler de sécheresse»

Le ministre des Ressources en eau, Abdelouahab Nouri, a estimé, hier à Alger, qu’il était prématuré de parler de sécheresse dans le pays car l’évaluation du niveau de remplissage des barrages se fait généralement à partir du mois de janvier. «On ne peut pas parler de sécheresse maintenant.

C’est vrai qu’il y a un manque de précipitations durant les mois de novembre et de décembre, mais il y en a eu durant les mois de septembre et octobre», a déclaré M. Nouri en marge de la signature de deux conventions entre l’Algérie et la Belgique sur la protection de l’environnement. «Il est donc prématuré de parler de sécheresse et d’un plan d’urgence pour sauver la saison agricole», a-t-il ajouté. Le ministre a indiqué que le taux de remplissage des barrages est satisfaisant, «un taux appelé à augmenter durant les prochains mois», a encore indiqué M. Nouri.

Le taux de remplissage des barrages est à plus de 66%, soit le même niveau enregistré l’année dernière à la même période, avait indiqué samedi dernier le directeur général de l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT), Arezki Barraki. «Ce taux nous a permis de passer une année confortable en matière d’approvisionnement en eau potable», a-t-il précisé, ajoutant que «les apports interviennent généralement entre janvier et mars». «Ce n’est qu’après cette période, marquant la fin de l’hiver, que nous pourrons évaluer la situation», a-t-il encore ajouté.