Les dernières pluies ont montré l’incurie qui caractérise l’entretien des avaloirs et des évacuations d’eaux pluviales
Les chutes de pluies ininterrompues qui se sont abattues sur la capitale et d’autres villes du pays ont mis en exergue l’absence d’un système de prévention de risques majeurs.
Ala flambée des produits de consommation de base, des fruits et légumes, des viandes qui minent le pouvoir d’achat des Algériens viennent s’ajouter les tracas quasi quotidiens liés à l’inquiétante détérioration de leur environnement. C’est dans ce type d’ambiance que les électeurs seront appelés à se rendre aux urnes le 29 novembre, pour élire les assemblées locales (APC et APW) qui auront à gérer les affaires de la cité.
Les Assemblées populaires communales auront au menu l’éternel casse-tête du ramassage d’ordures ménagères celui des inondations, des transports, de la santé, de l’éducation… Si les candidats et les partis politiques en lice pour ce scrutin ont pour préoccupation immédiate le problème du taux de participation à ce rendez-vous électoral, pour leurs administrés il sera question surtout de la prise en charge de leur quotidien et de leur environnement. Sur ce terrain-là, beaucoup ne se font plus d’illusion.
La saleté caractérise nos villes et villages. Est-elle devenue une fatalité avec laquelle sont appelés à cohabiter les Algériens? Faut croire que oui tant que ce fléau n’a pas encore été combattu de façon efficace. Un semblant d’espoir a pourtant commencé à poindre suite aux déclarations du nouveau ministre de l’Aména-gement du territoire, de l’Environnement et de la Ville. «Nous allons nettoyer toute l’Algérie, pas uniquement les villes. Nous allons débarrasser l’Algérie de toutes les saletés et ordures ménagères qui traînent partout. La deuxième étape sera de mettre en place un mode de gestion qui permette que cette propreté dure dans le temps. Toutes les pistes sont ouvertes au ministère pour faire des propositions au gouvernement», avait affirmé à la fin du mois de septembre Amara Benyounès, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. «On attend toujours!» nous a rétorqué un citoyen interrogé à ce sujet.
Le temps presse cependant car avec l’arrivée de l’hiver synonyme de fortes chutes de neige et de pluies torrentielles, l’accumulation d’immondices en tous genres et d’ordures ménagères qui seront drainées ne feront qu’accentuer et rendre plus redoutables les inondations. Les citoyens l’ont appris à leurs dépens. Les chutes de pluies ininterrompues qui se sont abattues hier sur la capitale et d’autres villes du pays ont effacé les stigmates du sacrifice de l’Aïd.
Les centres urbains avaient été transformés en souks à cette occasion mettant en exergue l’incapacité des pouvoirs publics à organiser et encadrer ce type de commerce et d’abattage qui ont transformé le temps d’une journée nos villes et les espaces publics en gigantesques boucheries à ciel ouvert.
Le rituel est certes indéniablement sacré. Il n’est nullement question de le remettre en cause. Il n’en demeure pas moins qu’il doit s’accomplir dans des conditions qui répondent au respect de l’environnement. Celui imposé par un cadre de vie moderne.
Le non-respect de cette règle a provoqué l’obstruction de nombreux avaloirs occasionnant des inondations qui se sont inévitablement répercutées sur un environnement qui laissait déjà à désirer. Les déplacements ont été rendus extrêmement difficiles.
Les travailleurs ont eu de la peine pour rejoindre leurs postes à l’heure… Le pire reste à craindre. Les inondations et les glissements de terrains, sont des phénomènes courants que subissent de manière récurrente nos concitoyens et pas uniquement en hiver comme on pourrait le penser. Elles peuvent provoquer l’immobilisme d’une ville voire d’une région ou se transformer en drames à l’instar de ce qui s’est passé à Bab El Oued, Ghardaïa ou Djanet: conséquence d’une politique de la ville inexistante doublé d’un manque de civisme caractérisé. Les pouvoirs publics ne semblent pas avoir retenu les leçons de plusieurs années de manifestations de ces phénomènes. C’est à se demander s’il existe un système de prévention de risques majeurs.
Les données doivent pourtant être disponibles en ce qui concerne les zones inondables ou celles qui comportent des risques d’avalanches comme doivent être répertoriées et connues celles qui risquent de souffrir des chutes de neige. Des périls qui appellent à la mise en oeuvre d’une rigoureuse politique de l’aménagement du territoire…