Inondations: Les zones urbaines de plus en plus exposées

Inondations: Les zones urbaines de plus en plus exposées

Si elles touchaient particulièrement les plaines, les inondations touchent de plus en plus les zones urbaines. La sous-estimation des risques, les constructions anarchiques et l’insuffisance des bouches d’égout aggravent les risques.

Nawal Imès – Alger (Le Soir) – Avec leur caractère souvent violent et imprévisible, les inondations constituent une préoccupation majeure en raison des conséquences dramatiques qu’elles engendrent. Elles ne sont plus une vue de l’esprit mais une réalité avec laquelle le ministère des Ressources en eau compose en traçant une stratégie à l’horizon 2030.

A l’occasion de la seconde édition du Forum de l’eau, Nora Friou, directrice de l’assainissement et de la protection de l’environnement au sein du ministère des Ressources en eau, a fait le point sur les grands axes de cette stratégie visant à lutter efficacement contre les inondations. Elle explique qu’il y a une vingtaine d’années, les inondations étaient dues aux débordements des crues dans les plaines mais elles sont de plus en plus fréquentes en milieu urbain. Les raisons ? La multiplication des facteurs aggravants à l’instar de la sous-estimation du risque, la pression urbanistique, le non-respect de la réglementation et l’insuffisance des bouches d’égout dans la majorité des villes.

Les zones à risques restent les crues d’oued avec 58% de risques avérés alors que 85% des personnes exposées se trouvent dans les plaines. Les inondations de Babe-el-Oued ont permis une prise de conscience et de prendre des actions concrètes puisque 270 villes et agglomérations ont été protégées depuis, alors que 280 oueds ont été aménagés ou calibrés. Il est également prévu de procéder au curage de 2 200 kilomètres d’oueds traversant des zones urbaines pour un montant de 17 milliards de dinars.

La stratégie à l’horizon 2030 a été élaborée sur la base d’un diagnostic approfondi et qui sera adossée sur trois principes directeurs, à savoir la solidarité, la synergie et la priorisation des actions. Des actions seront échelonnées sur trois quinquennats pour un montant de plus de 300 milliards de dinars. Parmi les actions urgentes proposées, le renforcement des prérogatives de la police de l’eau puisque actuellement les procès-verbaux dressés sont rarement suivis par des poursuites judiciaires mais également l’urgence de la préservation des zones inondables.

N. I.