Le ministère des Ressources en eau a révélé l’existence d’environ 13 500 points noirs répartis sur l’ensemble du territoire national, des zones où l’accumulation des eaux de pluie peut représenter un danger réel pour les citoyens et les infrastructures, notamment en période d’intempéries.
Invité, dimanche, de l’émission « L’Invité du matin » sur la Chaîne 1 de la Radio algérienne, Chérif Aïssiou, directeur de l’assainissement et de la prévention des risques d’inondation au ministère de l’Hydraulique, a précisé que ce chiffre résulte d’un recensement actualisé à la fin de l’année 2024. Il a toutefois souligné une baisse notable du nombre de points critiques, grâce aux nouveaux programmes engagés en coordination avec le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales.
Stratégie nationale de lutte contre les inondations : Un plan d’action détaillé
Selon le responsable, la stratégie nationale de lutte contre les inondations, adoptée en 2020, a permis d’identifier 850 sites à risque, dont 50 classés à très haut risque. Les études techniques ont déjà été finalisées dans 16 wilayas, tandis que les travaux se poursuivent dans 14 autres, avec un lancement prochain des projets dans 11 wilayas supplémentaires.
Cette démarche s’inscrit dans un contexte marqué par des changements climatiques de plus en plus perceptibles depuis une vingtaine d’années, notamment en ce qui concerne l’intensité et l’irrégularité des précipitations. Ces phénomènes exercent une pression croissante sur les réseaux d’assainissement, souvent dépassés lors de fortes pluies.
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Impact des pluies extrêmes sur les infrastructures en Algérie
Chérif Aïssiou a cité l’exemple récent de la commune de Bir Mourad Raïs, à Alger, où 72 mm de pluie sont tombés en seulement deux heures, soit l’équivalent de deux semaines de précipitations en conditions normales. Une quantité largement supérieure à la capacité d’absorption des réseaux existants. Ce type d’événement météorologique extrême met en évidence la vulnérabilité des infrastructures urbaines face au dérèglement climatique.
Face à cette réalité, le ministère mise sur une politique de prévention et d’anticipation, avec des opérations de curage programmées régulièrement, le lancement annuel de nouveaux projets et l’actualisation des schémas directeurs d’assainissement, afin de tenir compte à la fois des évolutions climatiques et de l’expansion urbaine.
L’importance de la prévention et de l’anticipation
La politique de prévention mise en avant par le ministère est cruciale. Elle permet de minimiser les dégâts causés par les inondations et de protéger les populations. L’anticipation, par le biais de prévisions météorologiques précises et de systèmes d’alerte efficaces, joue un rôle déterminant dans la gestion des crises.
Les opérations de curage régulières, le lancement de nouveaux projets d’infrastructures et l’actualisation des schémas directeurs sont autant de mesures qui contribuent à renforcer la résilience des villes algériennes face aux aléas climatiques. Ces actions doivent être menées de manière proactive et continue.
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Le rôle crucial des schémas directeurs d’assainissement
L’actualisation des schémas directeurs d’assainissement est un élément essentiel de la stratégie du ministère. Ces schémas permettent de planifier et de coordonner les investissements en matière d’infrastructures, en tenant compte des spécificités de chaque territoire et des risques d’inondation identifiés.
Ils servent également de cadre de référence pour les interventions des différents acteurs impliqués dans la gestion des eaux pluviales, des collectivités locales aux entreprises de travaux publics. Une mise à jour régulière de ces schémas est donc indispensable pour garantir leur pertinence et leur efficacité.
Comportements citoyens et leur impact sur les inondations
Le responsable a également alerté sur l’impact négatif de certains comportements inciviques, tels que le jet de déchets, de plastiques ou de gravats dans les canalisations, ou encore l’abandon de résidus de chantiers à proximité des réseaux. Des pratiques qui aggravent considérablement les risques d’obstruction et d’inondation. La sensibilisation des citoyens est donc primordiale.
Malgré ces contraintes, Chérif Aïssiou a assuré que l’état général des réseaux d’assainissement reste globalement acceptable, tout en reconnaissant l’existence de sections anciennes nécessitant une réhabilitation urgente. À ce titre, les pouvoirs publics ont accéléré, ces dernières années, le renouvellement des réseaux, en mobilisant des financements dédiés dans le cadre de la loi de finances, en coordination avec les autorités locales.
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