Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, s’est recueilli jeudi à Bab el Oued à la mémoire des victimes des inondations qui ont tragiquement touché ce quartier en 2001.
Le ministre qui était accompagné du directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, et du wali d’Alger, Mohamed Kebir Addou, a déposé une gerbe de fleurs à l’hôpital Lamine-Debaghine, à la place de la Victoire et devant le siège de la daïra de Bab el Oued. Il faut dire que ces inondations provoquées par de très fortes pluies avaient fait 800 morts et plus de 100 disparus, outre des dégâts matériels importants estimés à 33 milliards de DA. Des pluies torrentielles s’étaient abattues sur le nord du pays, et notamment sur la capitale, prenant la forme d’orages accompagnés de violentes rafales de vent. Ce sont les quartiers périphériques de la ville bâtie en partie sur des collines, qui ont été les plus touchés. Plus particulièrement, le quartier populaire de Bab-El-Oued où des vagues de plusieurs mètres de haut et des torrents de boue ont tout balayé sur leur passage. Dans les rues de la capitale submergées d’eaux, des amas de voitures renversées, des maisons détruites, des arbres et des poteaux électriques arrachés. Cette occasion a été mise à profit pour rendre hommage aux membres de la famille Naamane, Saïd connu sous le nom de «Saidou», sa mère Malika et son frère Mohammed, qui se sont sacrifiés pour sauver leurs voisins.
Pour parer à ce genre de tragédie, le ministre des Ressources en eau a indiqué récemment que là où les villes sont situées au pied des montagnes, il fallait absolument prévoir la construction de barrages écroûteurs, « bien qu’il s’agisse d’investissements lourds », a-t-il noté.
A Alger, le gros collecteur d’eau d’assainissement de l’oued Mekacel, un tunnel long de 5 km et de 50 mètres de profondeur, sera opérationnel en janvier 2012. Ce collecteur, qui interceptera les eaux de pluies, évitera un remake de la catastrophe de novembre 2001.
L’Algérie, à l’instar d’autres pays du monde, avait connu des inondations aussi meurtrières et dévastatrices que celles survenues à Bab El Oued.
En effet, le 20 octobre 1993, l’Ouest algérien a connu des intempéries qui ont causé 22 décès et 14 blessés à Oued Rhiou.
Au cours de la même période, des inondations ont été signalées dans plusieurs régions du pays causant 60 décès et des dizaines de disparus au cours de dix jours d’inondations.
Le 22 octobre 2000 l’Ouest algérien a encore été frappé plus de 24 décès. Les 10 et 11 novembre 2001 à Bab El Oued, les pluies diluviennes ont fait 800 victimes, 30 000 personnes sans abris et d’importants dégâts matériels.
Le 1er octobre 2008 des pluies diluviennes s’étaient abattues sur la région de Ghardaïa, à 500 km au sud d’Alger faisant dangereusement monter les cours d’eau. Au moins 33 personnes sont mortes, quatre-vingt-quatre personnes ont été blessées et près de 600 maisons détruites dans des inondations très importantes.
Wassila Benhamed