Yazid Alilat

Elle a expliqué à la radio nationale que ce phénomène est de plus en plus fréquent à cause «du dérèglement climatique», qui frappe beaucoup de pays dans le monde. Pour les inondations de la semaine dernière à Annaba, elle a indiqué que «ces inondations sont dues à des pluies exceptionnelles.
Le BMS de Météo Algérie avait annoncé un cumul de 40 mm de pluie, et nous avons reçu 140 mm, ce qui correspond à 51 jours de pluie». «En plus, à Annaba, le relief est accidenté, les oueds étaient en crue et il y avait une forte houle, ce qui avait empêché les eaux de l’oued Seybouse de se déverser en mer, et donc ont provoqué des inondations urbaines», a-t-elle ajouté. Pour autant, la représentante du ministère des Ressources en eau a affirmé que «nous sommes conscients de ce phénomène et on doit adopter les mesures nécessaires pour y faire face», avant de relever que «les prévisions de l’Office national de la météorologie ont annoncé un BMS (bulletin météo spécial), mais les précipitations ont été sous-estimées et cela a occasionné des dégâts».
Déjà, en 2014, le ministère des Ressources en eau s’était engagé à réaliser un barrage écrêteur sur l’oued Bouhdid, avec un coût de plus de 5 milliards de dinars. L’ex-directeur de l’assainissement et de la protection de l’environnement au ministère, Ahcene Aït Lamara, avait annoncé qu»’à l’achèvement de cette infrastructure, on pourra dire que la wilaya d’Annaba sera définitivement sécurisée». Mais aucun barrage écrêteur n’a été réalisé depuis. L’actuelle directrice de ce département Nora Frioui a rappelé, par ailleurs, qu’après les terribles inondations de 2001 à Bab El Oued, puis à Ghardaïa et Sidi Bel Abbès, «il y a eu des mesures de lutte contre les inondations réalisées depuis les années 2000 avec 200 projets de protection de crues».
A travers le territoire national, «il y a 689 sites inondables dont 233 présentant un risque élevé», a indiqué d’autre par la même responsable, qui a précisé qu»’il y a un plan d’action, qui est engagé pour prendre en charge en priorité ces sites». Et, «pour chaque site, il y a des plans de prévention du risque inondations (PPRI) dotés d’un certain nombre de mesures en terme d’urbanisation, comme la destruction des habitations en cas de danger ou de crues et reloger ensuite leurs habitants», explique Nora Frioui, qui a ajouté qu»’actuellement, on travaille sur 30 sites pilotes, et à partir de là, on va élaborer un décret et les dispositions y afférentes pour les situer sur les plans d’occupation des sols».