Inondations à El Tarf,Les populations de l’ouest de la wilaya protestent

Inondations à El Tarf,Les populations de l’ouest de la wilaya protestent

Les populations des zones touchées par les graves inondations, deuxième du genre en l’espace de moins de 15 jours, dans la wilaya d’El Tarf, ont fermé la RN 44 au niveau du rond-point desservant Ben M’hidi, Ben Amar, Zerizer, Besbes… situés au même niveau que la mer et subissant les crues des oueds Seybouse, Bounamoussa et Kebir, et situé à quelques encablures de l’aéroport Rabah-Bitat.

Les protestataires sont en majorité originaires de la localité de Ben Amar, qui a le plus souffert de ces inondations. Cette localité, se trouvant à la limite des wilayas de Annaba et El Tarf, mais relevant territorialement de cette dernière, englobe en son sein plus de 4 000 habitants. Les populations entendaient protester, selon leurs dires, contre le manque de considération dont elles font l’objet de la part des responsables de cette wilaya frontalière avec la Tunisie. Des forces de l’ordre ont pris place sur cet axe afin de calmer les esprits des manifestants. Elles surveillent les lieux sans intervenir, et ce, pour ne pas envenimer la situation. «Si certains d’entre nous ont réussi à sauver quelques biens (bovins, ovins, poulaillers et ruches d’abeilles) lors de la première catastrophe, les inondations de ce dernier week-end les ont achevés. A l’intérieur de nos demeures, nous avons perdu toutes nos affaires et nos meubles. Elles ne sont plus récupérables», affirment les protestataires. Après le repêchage dans la journée de dimanche du corps d’un enfant de 10 ans, les recherches se sont poursuivies pour retrouver ses parents disparus en même temps dans une Dacia Logan, emportée par les eaux sur le pont enjambant l’oued Kherbouaâ. Les plongeurs de la Marine et ceux de la Protection civile, utilisant des zodiacs, ont ratissé l’oued sur une distance de 2,5 km jusqu’au barrage de Cheffia. La mauvaise visibilité dans l’eau les a empêchés de pouvoir mener à bien leurs recherches. Hier lundi, vers 6h30, les éléments de la Protection civile ont sauvé d’une mort certaine quatre personnes (trois hommes et une femme). Le taxi qui les transportait sur le CW 129 reliant Bir Lahneche à Zerizer a été submergé par les eaux. Elles n’ont dû leur salut qu’en se mettant sur le toit du véhicule, d’où ils ont été secourus par les pompiers. Les habitants des zones inondées poursuivaient toujours leurs efforts pour dégager l’eau et la boue ayant envahi leurs habitations, conséquence des insuffisances en termes de viabilisation, d’urbanisme et d’environnement. C’est le cas plus particulièrement des logements ruraux et LPL réalisés ces dernières années seulement. Hier, en fin d’après-midi, les protestataires ne décoléraient pas et la RN44 était toujours coupée.

A. Bouacha