La situation se complique encore davantage au sein du Front de libération nationale (FLN). Une troisième voie vient de voir le jour et revendiquer le départ du bureau politique, en guise de solution pour remettre le parti sur les rails. Les initiateurs de cette nouvelle fronde disent représenter «les jeunes» du parti et s’opposent à la direction ainsi qu’au fonctionnement actuel du Front.
Leur feuille de route se résume à trois points. Primo, l’épuration du parti des opportunistes et arrivistes, secondo, la réhabilitation des valeurs qui permettront de servir le parti et non les personnes, tertio, la participation des jeunes dans la prise de décision au sein du parti. Trois points qui résument le mal que vit le FLN et renseignent sur le sentiment de colère et d’indignation qui gagne de plus en plus de militants. Cette sortie des jeunes militants du vieux parti fera, à coup sur, trembler la direction actuelle, qui ne s’y attendait certainement pas. Cela d’autant que ces nouveaux frondeurs se démarquent du mouvement de redressement enclenché, depuis plusieurs mois, par d’ex-dirigeants, ministres et hauts cadres. Ainsi, le Front de libération nationale souffrira dorénavant de deux abcès, que rien ne pourra crever en l’absence de solutions susceptibles de satisfaire le nombre, de plus en plus important de militants qui tournent le dos à leur direction. Tout compte fait, les déclarations du secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem ne sont plus convaincantes et sa théorie faisant croire que les actions de protestation et les bagarres enregistrées dans plusieurs mouhafadas sont des signes de bonne santé, est plutôt inopportune. D’ailleurs, faut-il préciser que le discours de rajeunissement développé par le vieux parti ne semble plus convaincre. Et pour preuve, le nombre de jeunes cadres siégeant au comité central est infime, renseignant sur le peu d’intérêt accordé à la jeunesse au sein de la première force politique du pays. Un constat que les frondeurs mettent en avant, menaçant de mobiliser des milliers de jeunes militants pour faire aboutir leurs revendications. D’ailleurs, des sources informées soutiennent que ce nouveau mouvement constitué de jeunes cadres et militants de différents horizons dispose d’une force de mobilisation considérable. On apprend même que le nombre de jeunes adhérents y est, d’ores et déjà, «important». En attendant de connaître la réaction du parti quant à cette nouvelle brèche, force est de rappeler que le mouvement de redressement dirigé par l’ex-ministre du Tourisme Mohamed Seghir Kara et Salah Goudjil ne lâche toujours pas prise. Bien que le SG du parti préfère ignorer ses contradicteurs et minimiser leur force de frappe, il est toutefois utile d’affirmer que le parti risque de payer très cher son instabilité, d’autant que seulement une année nous sépare des élections locales et législatives. Outre la problématique de la mobilisation pour bien aborder ces échéances, il est à craindre aussi que la course aux listes électorales fera exacerber la tension.
Aomar Fekrache