Le Mouvement de la société pour la paix (MSP), membre du gouvernement et de l’alliance présidentielle, propose une initiative politique en invitant l’ensemble de partis politiques, syndicats, associations, notamment les organisations estudiantines.
Suite aux dernières émeutes qui ont secoué l’Algérie et l’accélération des événements en Tunisie qui a provoqué l’agitation de la classe politique en Algérie avec notamment la naissance de la Coordination nationale pour le changement démocratique qui prépare des manifestations à partir du 10 février prochain, la marche du RCD qui s’est transformée en un sit-in, le FFS qui veut tenir un meeting à Alger, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), membre du gouvernement et de l’alliance présidentielle, propose une initiative politique en invitant l’ensemble des partis politiques, syndicats, associations notamment les organisations estudiantines. Cependant, depuis deux semaines la direction du MSP n’à toujours pas rendu publique la liste des partis qui ont adhérés à sa proposition. Une adhésion qui risque de provoquer des surprises, notamment du côté des partis de l’alliance présidentielle, en l’occurrence, le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND).
Joint hier par téléphone pour savoir si son parti a tranché sur la démarche du MSP, le chargé de la communication du FLN, Kassa Aissi, dira que son parti a reçu le document du MSP , il y a plus d’une semaine mais aucune décision n’a été prise. Dans ce cadre, notre interlocuteur explique que son parti, qui tient depuis les derniers événements qui ont secoué l’Algérie (émeutes) des réunions régulières du bureau politique, dont une est programmée à la fin de cette semaine, sauf cas de nouveaux engagements du SG du parti, et qui pourrait discuter de la proposition du MSP. Selon M. Aissi, la direction du FLN attend pour le 31 du mois en cours, des rapports des mouhafadhs et membres du comité central concernant la situation des jeunes et leurs préoccupations, afin de cerner les vraies causes de la protestation sociale. Ainsi, la direction du vieux parti ne semble pas très motivée par l’initiative de son «allié» le MSP.
Dans une rencontre tenue il y a deux semaines avec ses députés, M. Belkhadem leur a demandé d’établir «un constat sur les différentes préoccupations des citoyens à la lumière des derniers évènements vécus récemment plusieurs wilayas du pays».
Il est à noter que le FLN, parti majoritaire dans les assemblées élues et représenté au gouvernement, veut affirmer sa présence dans la société algérienne.
Du coté du RND, les choses ne s’annoncent pas différemment, puisque selon Seddik Chihab, membre du bureau national du parti de Ahmed Ouyahia, son parti a reçu le document du MSP. Selon notre interlocuteur, ce document est à l’étude et «a été distribué aux cadres de parti et militants afin d’émettre un avis». Interrogé sur une éventuelle initiative du RND, le représentant du RND dira que son parti est pour la continuité de la réalisation des programmes lancés. Pour ce parti il s’agit donc de l’action gouvernementale. Ainsi, le RND semble avoir une autre vision des choses. Il est à rappeler que le Premier ministre Ahmed Ouyahia, lors de son passage au Conseil de la nation, a reconnu les failles du gouvernement en espérant que les Algériens accordent plus de temps à «la construction de l’Algérie».
Il faut savoir que le MSP a contacté les différents partis politique, et non seuls ceux de l’alliance présidentielle, pour adhérer à son initiative qui porte sur l’organisation d’un débat et «ouvrir le champ médiatique aux partis et aux organisations afin de leur permettre de contribuer au débat national de sensibilisation». Toutefois, il faut attendre pour voir si le MPS parviendra à réunir les «islamistes» autour de son initiative.
Par Nacera Chenafi
