Initiative palestinienne devant le Conseil de sécurité de l’ONU « L’étape des pourparlers est finie »

Initiative palestinienne devant le Conseil de sécurité de l’ONU « L’étape des pourparlers est finie »

Au Forum d’El Moudjahid, l’ambassadeur de l’Etat de Palestine à Alger se veut catégorique. Dans une conférence de presse, dédiée à l’initiative palestinienne que présentera, vendredi, le président Mahmoud Abbas devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le Dr Louaï Aïssa a affirmé, hier, que l’étape des pourparlers avec l’occupant sioniste est finie.

« Nous disons qu’elle est finie parce que nous avons usé de tous les moyens possibles, nous avons tiré les profits possibles et personne ne nous dira que nous n’avons pas essayé cette voie. Maintenant, nous sommes disposés à négocier uniquement sur la limitation des frontières de notre Etat et ce, avec des échéances déterminées », a-t-il dit en relevant l’appui du Conseil ministériel de la Ligue arabe. Le diplomate palestinien n’a pas manqué, à cet effet, de lancer un appel à la solidarité populaire en appelant à un regroupement qui aura lieu mercredi 24 septembre à midi devant le siège de l’ambassade. Une solidarité indéfectible à l’algérienne, pleinement consacrée par la proclamation de l’Etat de Palestine, le 15 septembre 1988, lors de sa 19e session extraordinaire tenue à Alger, par le Conseil national de l’OLP.

« L’appui du peuple algérien ne s’est jamais arrêté. La Palestine était une terre de Jihad et elle l’est toujours. Nous vous faisons confiance parce que vous avez toujours été avec nous », a-t-il dit à l’adresse des Algériens. Voici venir le temps des droits nationaux occultés. « Nous sommes réalistes mais notre réalisme ne nous empêche pas de revendiquer nos droits pour l’instauration de notre Etat que certains voulaient limiter en question humanitaire », a-t-il ajouté en soulignant que l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui a déclenché la lutte armée en 1965, reste fidèle à ses principes et ses objectifs adaptés aux conjonctures et aux exigences du combat pour l’indépendance. Il a averti que « si les Américains opposent leur veto », « nous passerons à une autre étape ».

Dans la panoplie de la riposte palestinienne, il a mentionné l’adhésion à la Cour pénale internationale et aux organisations dont le statut d’Etat observateur à l’ONU le permet. Il est longuement revenu sur le choix de la lutte armée lancée en 1965 par l’OLP, alors refusé par ceux-là mêmes qui évoquent la possibilité de négocier avec l’occupant au moment où la direction palestinienne a décidé de mettre fin au processus de pourparlers. « Ne valait-il pas mieux de garder les acquis de la déclaration d’Oslo ? Au début de l’installation de l’autorité, nous avions notre aéroport, nous construisions un port, la limitation de la pêche était à 12 miles et bien d’autres choses », a plaidé le diplomate, jugeant qu’« au-delà de l’idéologie, il ne faut servir que la cause palestinienne ».

LG Algérie

Au mal interne, il a donc préconisé l’union rendue effective par le combat commun à Ghaza et la participation des négociateurs palestiniens au Caire. Une unité chèrement acquise, face aux manœuvres de division de Tel Aviv attaché à vider la cause palestinienne de sa substance et à réduire la lutte pour l’indépendance nationale de Ghaza, à El Qods assiégée, en passant par la Cisjordanie spoliée. « L’honneur des Arabes et des musulmans est à l’image de ce Palestinien qui refuse de vendre sa petite maison d’une pièce à des dizaines de milliers de dollars alors qu’il n’a pas de quoi se nourrir, de ceux qui ne veulent pas quitter la ville sainte malgré les menaces et de ceux qui défendent la mosquée d’Al-Aqsa », a-t-il martelé.

Samira B.