Adhésion de 30 partis politiques et 302 associations.
Invité par le Front de libération nationale à adhérer à son initiative politique, le Front du changement a franchi un premier pas inédit, en rencontrant, hier à Alger, son homologue, Amar Saïdani, pour discuter de la question.
«C’est une prise de contacts entre les deux parties, et, évidemment, il ne faut pas s’attendre à ce que nous donnions notre réponse aussi rapidement», a expliqué son président, au sortir de la rencontre qu’il a eue avec le SG du FLN.
Abdelmadjid Menasra affirme avoir trouvé des propositions «intéressantes», comme il a fait part en revanche de ses réserves sur d’autres points. «De toute les manières, il va y avoir d’autres rounds de négociations. On verra ce que cela donnera, mais nous demeurons confiants pour aboutir à une vision consensuelle. En attendant, nous allons examiner le document dans le détail», a-t-il indiqué, lors d’un point de presse animé conjointement avec Saïdani.
Pour le Front du changement, être dans l’opposition, «comme c’est notre cas», ne signifie pas fermer la porte et refuser toute offre de dialogue. Cela surtout dans une conjoncture pareille que celle que traverse l’Algérie actuellement. «Notre formation est ouverte à toute discussion qui vise à faire avancer le pays, à l’édification de l’État civil.
Nous n’avons pas besoin des affrontements et autres injures et invectives. Il est vital à ce que l’opposition et le pouvoir conjuguent leurs efforts et proposent des solutions, des issues de sortie de crise, sinon, cela ne sert à rien que l’opposition se réunisse seule et discute des problèmes du pays sans associer l’autre partie essentielle, en l’occurrence le pouvoir, et ce dernier a le devoir aussi d’impliquer les partis de l’opposition, car, au final, la politique doit mener au consensus», a plaidé Menasra qui assure que personne ne dicte les orientations de son parti.
«C’est par conviction politique que nous avons décidé de nous engager dans ces discussions. Après, tout peut arriver», a-t-il souligné.
Pour sa part, Amar Saïdani a jugé utile de faire un petit bilan concernant son initiative du «Front national de soutien au programme du Président de la République» qui se veut, selon lui, un espace de dialogue, de démocratie et surtout ouvert à toutes les forces vives de la nation, «sans exclusion», qu’elles soient partis politiques, associations de la société civiles ou des personnalités.
«C’est une structure dans laquelle on débat des questions vitales du pays. Il ne s’agit pas de parler des élections ou d’autres choses secondaires», a rappelé le secrétaire général du FLN, qui affirme, à cette occasion, que 30 formations politiques et plus de 300 associations ont adhéré à ce jour à l’initiative.
«Le FLN veut changer les mentalités et dialoguer avec tous les partis, ainsi que l’élite nationale. Nous aspirons également à impliquer les compétences nationales dans ce vaste projet. Nous estimons que beaucoup de choses doivent changer dans l’exercice politique en Algérie», a-t-il soutenu, en faisant part de la disponibilité de sa formation à discuter avec tout le monde.
«Le FLN est ouvert. Aujourd’hui, nous sommes avec nos frères du Front du changement, demain nous serons avec d’autres interlocuteurs. C’est cela l’exercice politique dans tout espace démocratique. On peut être d’accord avec quelqu’un comme on peut diverger avec lui, mais on dit tous garder l’intérêt du pays au-dessus de toute considération», a conclu Saïdani.
S. A. M.