Pour Touati, «nos dirigeants sont des collaborateurs de la France. Alger sera très bientôt récupérée par les Pieds noirs. Même nos données biométriques (des passeports, ndlr) sont détenues par la France. Comme pour la carte Chiffa, la France sait qui est assuré en Algérie.».
Par ailleurs, le président du FNA a fait part de ses doutes concernant l’initiative des «19 personnalités nationales» qui ont demandé à rencontrer Bouteflika. «Qui vous dit que cette initiative n’est pas l’émanation de celui à qui elle est adressée ? N’est-ce pas que le président reçoit des délégations. Le tuteur de l’Algérie (François Hollande, ndlr) n’a-t-il pas dit que le président est certes malade, mais qu’il a toutes ses capacités mentales ?», dit-il avec un ton sarcastique. Pour Moussa Touati, les 19 signataires de l’appel au président de la République «prétendent parler au nom du peuple». «Ils mangeaient de la rente de l’Algérie. Certains occupaient ou occupent encore des fonctions officielles comme ministres, sénateurs ou directeur du CCA à Paris, et prétendent parler au nom du peuple».
Questionné à propos de Louisa Hanoune, qui fait partie des signataires, il répond : «Elle était souvent reçue par Saïd (le frère du président, ndlr). Combien de fois a-t-elle été reçue par la présidence ?», ajoute-t-il.
Interrogé sur son opinion sur la «démarche de l’opposition», Moussa Touati estime que «le groupe de Mazafran» n’a apporté «aucune solution». «Nous n’avons trouvé aucun projet dans leur discours. Leur seul objectif est de remplacer ceux qui dirigent maintenant. La preuve, dès que l’idée a été lancée par le pouvoir d’ouvrir le gouvernement à l’opposition, certains parmi eux ont vite exprimé leur disponibilité», a-t-il ajouté.
Sur la gestion, les choix économiques affichés depuis la loi de finances complémentaire 2015, M. Touati estime que le pays se dirige vers une «libéralisation à outrance». «Nous allons entrer dans la phase de la libéralisation qu’on nous prépare, d’ailleurs, depuis l’avènement de Bouteflika», a-t-il ajouté. «Tout cela n’a rien de rassurant. S’il y a une explosion populaire, ils quitteront le territoire national vers les pays où ils ont des comptes en banque», conclut-il.