Ingérence étrangère en Algérie, PT et UGTA, s’allient La polémique s’installe

Ingérence étrangère en Algérie, PT et UGTA, s’allient La polémique s’installe

L’Algérie qui fait de la non-ingérence dans les affaires internes des autres pays, un principe fondamental de sa politique diplomatique, fait pourtant face à une situation qui la place au sein d’une polémique balbutiante, cependant sciemment orchestrée par certaines parties étrangères.

L’information rapportée par le quotidien arabe basé à Londres, El-Quds El-Arabi, pour ne pas le citer, avait amorcé cette polémique en affirmant que le contingent de Marines américains accosté sur la côte espagnole, avait pour principale mission de surveiller d’éventuels troubles politiques en Algérie, dans la perspective d’intervenir. L’information largement répercutée par d’autres médias est, certes, démentie par le Pentagone assurant que l’Algérie n’est nullement concernée par ce déploiement militaire, continue néanmoins, de susciter les réactions enflant davantage la polémique.

La Secrétaire générale du Parti des Travailleurs, Louiza Hanoune, qui fait de la non ingérence un crédo pour son parti, vient de raviver la polémique, allant jusqu’à désavouer le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, dans ses réactions aux informations d’El-Quds El-Arabi. Mieux, elle a annoncé vendredi dernier à Alger, une initiative en compagnie de l’Union générale des travailleurs algériens (Ugta), consistant autour d’une mobilisation générale pour faire échec à toute tentative d’ingérence étrangère dans les affaires du pays.

Pour la SG du PT, les provocations contre l’Algérie se multiplient ces derniers mois, rappelant notamment la dernière sortie du parti marocain El-Istiklal, qui réclamait l’annexion de Tindouf et de Béchar au Royaume. D’où la nécessité, selon Louiza Hanoune, de redoubler de vigilance afin de déjouer ces tentatives d’ingérence à peine déguisées, et se dresser en rempart contre les provocateurs de l’Algérie.

De son côté, le porte-parole des AE, Amar Belani, se réservant de polémiquer avec Louiza Hanoune, s’est contenté de dire que  » je tiens, cependant, à apporter les clarifications suivantes, car je ne peux pas accepter que l’on déforme mes propos. Je n’ai jamais affirmé qu’un contingent de militaires n’ait pas été déployé sur la base Morón de la Frontera, dans la province de Séville (Espagne, NDR).

C’est une chose connue de toutes les chancelleries et de toutes les institutions algériennes compétentes « . C’est ce qu’a affirmé également un responsable du Pentagone (département de la Défense américain), cité par l’Associated Press, a affirmé que des unités militaires américaines basées en Europe ont été mises en état d’alerte pour être envoyées vers la capitale libyenne, Tripoli, en cas de nécessité. Le responsable américain a précisé que l’ordre de redéploiement a été adressé à l’unité des forces spéciales stationnée dans la ville allemande de Stuttgart, et à une unité de marines installée à la base Moron, en Espagne.

N’empêche que de telles polémiques alimentent la suspicion en ce contexte national délicat à l’approche d’un rendez-vous aussi crucial que la prochaine élection présidentielle, mais aussi, un contexte régional des plus dangereux marqué par la recrudescence du terrorisme sur les frontières sud et est de l’Algérie, en répercussion des conflits malien, libyen et tunisien.

Par M. Ait Chabane