Mauvaise gestion des budgets de l’Etat, absence de rationalisation et de rentabilisation des différents projets destinés aux jeunes, ainsi que l’absence de bilan. Ce sont là les principales critiques émises par le ministre de la Jeunesse, Abdelkader Khomri, hier, lors d’une conférence de presse à Alger.
L e ministre de la Jeunesse, Abdelkader Khomri, a critiqué sévèrement la mauvaise gestion des budgets consacrés à la jeunesse algérienne et qui ne semblent pas avoir été pris en compte par les pouvoirs publics, apparemment très peu regardants sur les dépenses de l’Etat pour financer différents projets destinés aux jeunes.
Pour le ministre, des budgets gigantesques sont loués annuellement au profit de la jeunesse, mais en l’absence d’une organisation efficiente, la jeunesse reste livrée à elle-même. » Beaucoup de choses à faire au niveau de l’organisation « , a affirmé Khomri, s’exprimant au forum du quotidien El Moudjahid, soulignant que » rationaliser nos budgets nous permettra d’évaluer et donnera l’occasion à la jeunesse d’en profiter dans le bon sens « .
D’après lui, la question essentielle est comment aller vers un management plus efficace ? Cependant, le ministre de la Jeunesse voit l’agriculture comme le secteur à exploiter pour la création d’emplois et de richesses. Ainsi, le ministre a exhorté les jeunes à investir dans le domaine agricole.
« Il faut parler à nos jeunes d’investissements dans l’agriculture. Il y a des potentialités réelles dans ce domaine encore très mal exploité », a-t-il estimé. « Il est temps d’envisager l’après- pétrole ». » Et l’agriculture a un rôle important dans la création de la richesse et de l’emploi », a-t-il soutenu. « La création de pôles agricoles sera l’une des questions à débattre et à enrichir », a recommandé le ministre, précisant que le développement de l’agriculture serait accompagné du développement de l’agro-industrie devant booster sensiblement l’économie du pays.
D’ailleurs, il soutient que cet investissement agricole sera au menu de la conférence économique et sociale sur la jeunesse prévue les 24 et 25 novembre prochains au Palais des nations à Alger. Le ministre a indiqué que la question de la création de « pôles agricoles » sera débattue lors de cette conférence, ajoutant que le développement de l’agriculture sera accompagné du développement de l’agro-industrie, ce qui devrait booster sensiblement l’économie du pays. Néanmoins, ce ne sera pas la seule question qu’abordera cet important rendez-vous qui, selon le ministre, « constituera une tribune d’échanges de vues et de réflexions en faveur de la prise en charge des préoccupations de cette catégorie ».
En effet, ces deux jours permettront aux jeunes d’exposer au gouvernement tous leurs problèmes sociaux et économiques, ainsi que les difficultés qu’ils rencontrent sur le terrain. Le deuxième créneau qui nécessite réflexion pour aller vers l’après-pétrole, selon Abdelkader Khomri, est le secteur du tourisme. Pour lui, il faut mettre les bouchées doubles pour aller dans cette direction afin de développer le tourisme interne. » Les algériens seront heureux de passer leurs vacances à l’intérieur du pays au lieu de dépenser des sommes faramineuses à l’étranger « , estime le ministre. S’agissant du phénomène de la violence, le ministre de la Jeunesse l’imputera à l’exclusion, la rue et l’oisiveté. Il a ainsi évoqué « un environnement favorable ».
» Le déficit accusé par nos villes en matière de structures sportives et culturelles et de moyens de divertissement, pousse la jeunesse vers la délinquance et la pratique de la violence sous toutes ses formes, particulièrement au niveau des stades « , a estimé M. Khomri. Le ministre a fait observer que la réalisation de telles structures se doit d’impliquer la jeunesse dans la création d’activités de proximité et de conditions de son épanouissement et de sa préservation contre la violence. Abdelkader Khomri a également dit croire en l’implication des jeunes dans la lutte contre la violence.
Cependant, et pour le ministre, la drogue est un phénomène aussi urgent à prendre en charge que la violence. « Il faut aller vers une plus grande implication. Nous allons mettre en place une analyse et nous allons vers un grand congrès de la jeunesse contre la drogue », a annoncé le ministre, précisant que « la violence est en train de porter atteinte à la réputation du peuple algérien et tous ces facteurs sont à prendre en considération. Le problème concerne toute la nation et tous les secteurs », a souligné Abdelkader Khomri.
L. A. R.