Le ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada, a annoncé mardi une prochaine réorganisation des infrastructures commerciales pour répondre autant aux exigences de la ménagère que des professionnels, notamment les marchés de fruits et légumes, et éliminer les marchés »informels ».
M. Benbada, qui a annoncé le lancement prochain d’études pour la mise en place d’un schéma directeur national des infrastructures commerciales, a souligné que la réorganisation à l’échelle nationale des marchés, qui devra intégrer tous les opérateurs, »s’impose aujourd’hui comme priorité absolue ».
Il a précisé, lors d’une rencontre avec la presse, que ce schéma directeur permettra de mettre en place »un circuit de distribution où les ménages trouvent des lieux d’achats à la hauteur de leur exigences, alors qu’opérateurs, producteurs et importateurs auront un espace d’échanges de libre et loyale concurrence et où l’Etat met en place l’outil de régulation et de contrôle efficace ».
Selon M. Benbada, en raison de l’insuffisance d’infrastructures commerciales adéquates, des marchés de fruits et légumes anarchiques se sont développés et installés au milieu d’habitations, sur des terrains vagues, et surtout dans des lieux incommodes et dangereux.
« Un équilibre fragile du marché s’est créé puis installé sous cette forme et il s’est constitué comme principale voie d’approvisionnement des consommateurs et des ménages », a-t-il dit, relevant la nécessité de reconvertir les lieux informels par leur intégration dans des lieux salubres, dignes et offrant toutes les conditions d’hygiène et de sécurité.
Sur le plan réglementaire, M. Benbada a relevé l’insuffisance des textes régissant le secteur, et a souligné qu’un projet de décret portant modification de certaines des dispositions du décret exécutif n°09-182 du 12 mai 2009 fixant les conditions et les modalités d’implantation et d’aménagement des espaces commerciaux et d’exercice de certaines activités commerciales, vient d’être lancé.
Ces modifications visent un meilleur encadrement juridique pour l’ensemble des marchés de gros, sans distinction et intégrant les trois familles de produits : fruits et légumes, produits alimentaires et produits industriels. L’assainissement des activités commerciales informelles a été, en outre, pris en charge par l’instruction interministérielle (Commerce-Intérieur) du 09 mars 2011 et adressée aux walis, a-t-il dit « Cette instruction prévoit la mise en place d’une commission de wilaya chargée d’examiner les voies et moyens de traitement de ce phénomène, la prise de mesures urgentes et appropriées en vue de la résorption de l’informel, le recensement des sites informels, du nombre et de l’identification des intervenants », a-t-il fait savoir.
La contribution à la réalisation de nouvelles infrastructures commerciales et au réaménagement de certaines structures existantes ont été pris en charge et un financement de quatre milliards de DA a été dégagé par le ministère des finances, a-t-il dit. Le ministre a rappelé, par ailleurs, qu’il a été procédé à la création de l’entreprise »Magros », qui sera chargée de la réalisation et de la gestion des marchés de gros et de ses filiales.
Ces filiales seront implantées respectivement à Alger (centre), Annaba (Est) et Oran (ouest) et chacune des trois filiales est dotée de 100 millions DA.
Cette entreprise est chargée d’assurer la concrétisation du programme de réalisation de 14 marchés de gros, principalement de fruits et légumes à caractère régional et national en parallèle à l’encadrement des opérations de distribution des produits agricoles.
Les besoins exprimés par les walis en matière d’infrastructures commerciales portent, selon le ministre, sur la nécessité de réaliser 1.547 projets pour un montant global de près de 38 mds de DA.
« Devant l’ampleur de ces besoins, une partie du financement peut être prise en charge par une contribution de l’Etat dans le cadre des 10 milliards de DA octroyés au secteur au titre du programme quinquennal 2010-2014 sous forme d’un montage financier avec les collectivités locales », a-t-il ajouté.
Le nombre total des marchés au niveau national est de 1.597 dont 43 marchés de gros de fruits et légumes, 654 marchés de détail, 623 marchés hebdomadaires, 235 marchés à bestiaux et 42 marchés spécifiques, a-t-il rappelé. Pour les autres types de marchés, l’Algérie compte 706 abattoirs et tueries et 28 pêcheries.
Par ailleurs, un programme de réhabilitation de 32 marchés de gros avec une enveloppe financière de 3,7 mds de DA a été lancé, a-t-il poursuivi, précisant que 9 marchés de gros de fruits et légumes ont été réhabilités et 18 autres sont en cours de réhabilitation.
En outre, une enveloppe financière de 2,2 mds de DA a été dégagée pour la rénovation et la réhabilitation des marchés couverts et de proximité. « A fin octobre 2011 et sur 235 marchés programmés, 115 ont été réhabilités, le reste étant en cours de réalisation », a-t-il souligné.