Tous les mouvements de protestation que connaissent certaines wilayas du Sud ont pour revendications l’amélioration du vécu des citoyens, notamment en matière de logement et d’emploi.
Le développement local reste parmi les grands chantiers ouverts en Algérie et malgré toutes les sommes colossales versées dans ce cadre, la réalité sur le terrain laisse à penser que le temps a stagné dans certaines wilayas du pays et en particulier celles du Sud. Cette région spécifique par sa grande superficie a toujours soif d’amélioration de conditions de vie et pouvoir bénéficier des richesses du pays.
Une situation qui ouvre la voie à une colère sociale manifestée notamment par la protestation des chômeurs de Ouargla et la grève de l’Education annoncée pour trois jours à partir d’hier. Il faut relever que tous les mouvements de protestation que connaissent certaines wilayas du Sud, ont pour revendications l’amélioration du vécu des citoyens, notamment en matière de logement et d’emploi.
Cette région qui est aussi confrontée aux enjeux de la situation sécuritaire des frontières sud et sud-est du pays, réclame son droit au développement et l’emploi pour ses jeunes; pourtant le gouvernement n’arrête pas d’annoncer depuis plus de dix ans le versement d’argent pour développer cette partie du pays dans le cadre, notamment du fonds spécial pour le Sud. Hier encore, le gouvernement s’est déclaré déterminer à prendre en charge les préoccupations des populations du Sud du pays.
Dans une rencontre qui a réuni le Premier ministre, Abdelmalek Sellal avec des représentants de la société civile, des élus locaux et des parlementaires de la wilaya d’Illizi, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales Dahou Ould Kablia a rappelé les différents programmes de développements dotés d’une enveloppe financière de 120 milliards de DA dont a bénéficié la wilaya d’Illizi pour la période 2000-2014.
A ce propos, le ministre a précisé que toutes les préoccupations exprimées lors de la dernière réunion d’Illizi dans le cadre des consultations sur le développement local dans le Sud du pays ont été transmises aux ministres concernés, notamment en ce qui concerne les problèmes du transport aérien, du logement, de l’emploi et de l’environnement. S’agissant du dossier du logement, Ould Kablia a affirmé que l’aide de l’Etat au profit de l’habitat rural, estimée à 700 000 DA, sera portée à un million de DA.
Pour sa part, le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi a annoncé que le groupe Sonatrach ouvrira bientôt un centre de formation pour les jeunes de la région, appelant ces derniers à le rejoindre afin de consolider leurs opportunités à travailler au sein de Sonatrach. Selon le ministre, le groupe énergétique a besoin de milliers de travailleurs dans différentes spécialités dans le Sud du pays.
Le ministre du Travail, Tayeb Louh a, quant à lui, appelé les jeunes de la région à rejoindre les centres de formation pour améliorer leur qualification et augmenter leurs chances d’acquérir un emploi stable ou de créer des entreprises dans le cadre des mécanismes de soutien à l’emploi, décidés par le gouvernement.
La veille, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a affirmé l’existence d’une volonté politique et économique pour développer ces régions, rappelant les projets «déjà réalisés et ceux en cours dont a bénéficié la wilaya d’Illizi».
Selon Sellal, les problèmes qui «entravent la mise en oeuvre des projets de développement sont notamment liés au manque de moyens de réalisation», rappelant «la décision du gouvernement concernant la création d’entreprises publiques de réalisation dans les différentes wilayas du Sud».
Par ailleurs, le Premier ministre a révélé l’existence d’un «groupuscule» qui vise à semer la division entre le nord et le sud du pays, affirmant que de telles tentatives étaient vaines. Il y a presque deux ans, le Conseil national économique et social a été mandaté pour animer un large débat avec les représentants de la population et les élus locaux, de sorte à aboutir à des rapports détaillés sur le développement local. Dans ce cadre, les premières rencontres ont eu lieu dans les wilayas du Sud.
Comme finalité, le problème posé reste celui de la mise en oeuvre qui est du ressort des outils locaux de l’Etat, à l’instar de la wilaya. Il faut dire que la question du développement du Sud reste un vrai casse-tête, car les résultats sur le terrain des différents programmes lancés ne reflètent pas les dépenses importantes engagées dans ce cadre.
N.C.