Infraction au change et blanchiment d’argent,44 chefs d’entreprise devant la justice

Infraction au change et blanchiment d’argent,44 chefs d’entreprise devant la justice

Seuls 7 inculpés incarcérés étaient au box, ce jeudi, durant l’audience de la chambre correctionnelle de Sidi M’hamed. Il faut savoir que, hormis ces 7 inculpés incarcérés,3 autres responsables ont étés placés sous contrôle judiciaire tandis que 34 autres sont en fuite.

A la demande de certains avocats, le magistrat présidant cette explosive audience au tribunal de Sidi M’hamed a prononcé le renvoi de cette affaire au 15 décembre. Selon les enquêteurs, «les 44 chefs d’entreprise dont la majorité sont des importateurs (27 domiciliés à Alger et 17 à Oran) auraient transféré un peu plus d’un million d’euros vers l’Europe, en mettant à profit une mesure bancaire mise en place pour leur faciliter les transactions». Les faits se sont déroulés entre 2007 et 2008.

Durant l’année 2010, les Douanes espagnoles qui ont découvert les pratiques délictueuses de ces chefs d’entreprises algériennes ont adressé une liste nominative de personnes (industriels algériens) à leurs homologues algériens pour les alerter sur les manœuvres suspicieuses de ces derniers. «Dans un rapport détaillé joint à cette missive, les espagnols ont informé les Douanes algériennes sur les infractions au change commises par ces derniers»,

indique une source bien informée sur le contenu du dossier. La même source affirme que «ces suspects qui ont transféré un peu plus d’un million d’euros sont, par voie de conséquences, poursuivis pour transfert illicite de devises mais également de blanchiment d’argent, car on croit savoir que ces sommes ont été investies dans des affaires en Europe et en Espagne», précisant «qu’en investissant ces sommes à l’étranger, ils sont fortement soupçonnés de verser dans le blanchiment d’argent».

Il est utile de rappeler que ces sommes ont été concédées par les banques algériennes à titre de garantie et dans le cadre de l’instauration du Credoc qui incite ces importateurs à payer leurs fournisseurs 15 jours avant la livraison de leurs cargaisons relève notre source qui précise que «dans un des alinéas, les industriels sont sommés de rapatrier les devises».

Suite à l’envoi de cette missive par les Douanes espagnoles, les éléments de la brigade économique ont ouvert une enquête sur instruction de l’instance judiciaire et suite à une plainte introduite par les douanes algériennes. Au terme de leur enquête et bien que cette affaire ait été, dans un premier temps, qualifiée de criminelle, le pôle pénal de Sidi M’hamed s’empara du dossier, et après examen des faits, renvoya ce dossier à la chambre d’accusation près la Cour d’Alger qui a requalifié l’affaire en lui donnant un caractère correctionnel

Suite à cela, elle ordonna le renvoi de cette affaire au tribunal de Sidi M’hamed. Durant l’enquête, 7 personnes parmi les 44 chefs d’entreprise ont été placées sous mandat de dépôt et 3 autres placées sous contrôle judiciaire. 34 autres personnes sont actuellement en fuite en dépit du mandat de dépôt qui a été émis à leur encontre par la chambre d’accusation,

ce qui explique la présence de 7 personnes au banc des accusés durant la première audience de jeudi dernier. Ce procès promet bien des rebondissements et sera suivi «par des affaires similaires découlant des investigations entreprises par les organismes de lutte contre le blanchiment d’argent à desseins inavoués», relève notre informateur.

Par D. Mentouri