Informel, augmentation des salaires et Credoc,La politique des concessions

Informel, augmentation des salaires et Credoc,La politique des concessions
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Dans sa première apparition médiatique après le mouvement de protestation qu’a connu l’Algérie, le Premier ministre Ahmed Ouyahia avait déclaré que le gouvernement s’attellera à tout prix à la paix sociale.

Effectivement, les dépenses publiques sont en hausse avec l’augmentation des salaires des fonctionnaires, les subventions et bien avant, l’Exécutif avait reculé sur la radicalisation de l’informel. Ce n’est pas tout car dans les prochains jours, il sera question de discuter d’une éventuelle suppression du crédit documentaire introduit dans la loi de finances complémentaire de 2009. Ainsi, la question du Credoc sera discutée lors de la prochaine tripartite «économique» prévue pour le 28 mai en cours. Donc, Ahmed Ouyahia qui avait déclaré plusieurs fois qu’il n’est pas question de revenir sur cette mesure, est tenu de faire des concessions en faveur des patrons algériens. Dans ce cadre, deux membres du gouvernement ont affirmé que la question du Credoc sera abordée en force lors de ce sommet, gouvernement-patronat- Centrale syndicale. Le premier c’était le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, Mohamed Benmeradi qui a déclaré dimanche dernier à l’APN : «Je pense que cela (le Crédoc) va être discuté lors da la prochaine tripartite». Dans ce sens, il a ajouté : «Les organisations patronales vont poser ce problème avec force». Le deuxième ministre du gouvernement Ouyahia, le ministre des Finances, Karim Djoudi qui a déclaré ce lundi concernant une éventuelle suppression du crédit documentaire pour l’importation des matières premières qui sera discutée avec les opérateurs économiques à la fin du mois. Dans une déclaration en marge du 26e colloque international du CREDDAF (Centre de rencontres et d’études des dirigeants des administrations fiscales), qui se tenait à Oran, l’argentier du pays dira au sujet du crédit à la consommation : «Mon souhait serait de le réinstaurer pour la production nationale et notamment les véhicules». Toutefois, le ministre n’a pas été catégorique quant à la relance ou pas de ce crédit. A ce propos, des rumeurs circulaient depuis décembre dernier sur la relance de ce crédit.

Il est à souligner que selon une disposition de la loi de finances complémentaire 2009, le Credoc est le seul moyen de paiement des importations, une mesure très contestée par les opérateurs économiques publics et privés en raison des lourdeurs enregistrées dans les opérations d’importation.

D’ailleurs, même la pénurie constatée de certains produits a été justifiée par l’application du Credoc. Il faut rappeler que ce rapprochement avec le patronat intervient en application des décisions prises par le président Bouteflika lors du dernier Conseil des ministres du 2 mai dernier. Le chef de l’Etat avait chargé le gouvernement de convier rapidement ses partenaires économiques et sociaux à une concertation tripartite exclusivement consacrée aux voies et moyens de soutenir le développement de l’entreprise et de promouvoir un climat plus propice à l’investissement et à l’activité économique.

Il est à noter que Ahmed Ouyahia a bien assimilé la leçon de 2006, quand il avait refusé l’augmentation du Smig, ce qui lui a coûté son poste mais avec la situation actuelle, il est l’exécuteur comme le stipule la Constitution révisée en 2008, même si la question de subvention et d’augmentation des salaires à effet rétroactif pourrait avoir des conséquences négatives pour un pays qui ne produit pas et dépend des exportations du pétrole.

Par Nacera Chenafi