La vaccination doit être refaite chaque année parce que le virus change de forme d’une année à une autre
Attention! C’est une épidémie à ne pas négliger car elle peut tuer. Elle est caractérisée par une toux sèche.
Chaque année, au cours de l’automne et de l’hiver, des épidémies de grippe
surviennent dans les régions tempérées dont l’Algérie. Toutefois, malgré le lancement de la campagne de vaccination contre la grippe, le mois d’octobre passé, son taux connaît cette année un recul sensible par rapport aux années précédentes même chez les populations à risques. Il semble que les Algériens n’ont pas encore la culture de la prévention même si ce vaccin est gratuit dans les hôpitaux pour les personnes à risques. Il semble que pour eux, la vaccination est un non-événement.
Ainsi, ils affichent une certaine méfiance, notamment après les polémiques relatives à la vaccination contre le H1N1. «Je n’ai jamais été vacciné depuis plus de 55 ans parce que je ne voudrais pas faire entrer des virus dans mon corps même si j’attrape la grippe deux fois par an», atteste âmi Mouh rencontré à l’arrêt du bus du 1er Mai. Ceci est dû à leur ignorance, comme dit le proverbe arabe «l’homme est l’ennemi de ce qu’il ignore». Cela affirme pour une autre fois la défaillance de notre système de santé où les acteurs de santé n’ont pas été suffisamment mobilisés dans le cadre de la prévention grippale, ce qui est un facteur indispensable à la réussite de la campagne de vaccination pour redonner aux gens surtout la confiance de se faire vacciner en diffusant l’information. Ce n’est pas choquant du tout de savoir que la majorité des professionnels de santé, médecins généralistes et spécialistes, infirmiers, pharmaciens et sages-femmes, ne sont pas eux-mêmes vaccinés! Par de simples calculs, selon des spécialistes, un vaccin coûte environ 5 euros et l’Etat économise 200 euros pour chaque individu vacciné. Malheureusement, ce n’est pas le cas en Algérie.
Le paradoxe est qu’au moment où les spécialistes indiquent que le déficit est de deux millions de doses, près de 1,5 million de doses se jettent annuellement dans les poubelles. Ce fait remet en cause toute notre politique de prévention. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la grippe saisonnière touche des millions de personnes tout en entraînant, dans certains cas, environ trois à cinq millions de complications graves, particulièrement chez les personnes à risques et entre 250.000 à 500.000 décès au niveau mondial.
En Algérie, la saison de cette année est caractérisée par une épidémie grippale d’intensité modérée accompagnée d’une toux sèche qui nécessite au moins deux à trois jours de repos, et ce, en plus des symptômes connus comme une forte fièvre, une fatigue intense, des douleurs musculaires et articulaires diffuses et des maux de tête. Attention, la grippe n’est pas une infection saisonnière banale comme le pensent la plupart. Elle fait courir des risques sérieux aux personnes âgées et aux malades souffrant de pathologies chroniques. Elle peut aussi provoquer des complications majeures, des hospitalisations et des décès. Elle se propage rapidement lors d’épidémies saisonnières annuelles avec des répercussions médico-économiques importantes surtout dans les milieux collectifs.
C’est dire qu’elle contamine les personnes de tout l’entourage et non seulement les sujets à risque à savoir les personnes âgées (ayant plus de 65 ans), les personnes souffrant de pathologies fragilisantes comme les maladies chroniques respiratoires, asthme ou d’une broncho-pneumopathie chronique obstructive (Bpco), cardiaques, rénales, hépatiques, sanguines ou métaboliques (diabète), les femmes enceintes, les personnes présentant une obésité et les enfants de moins de six mois.
En Algérie, les spécialistes estiment qu’entre 4 à 5 millions de personnes présentent des risques. La vaccination reste le moyen le plus simple et le plus efficace pour se prémunir contre les risques de complication liés à cette infection virale.
La vaccination doit être refaite chaque année parce que le virus change de forme d’une année à une autre. Pour Kahina, une jeune femme de 36 ans et maman de deux enfants, «la vaccination est nécessaire, pour tout le monde, notamment en ce moment». D’après ce qui s’est passé avec elle, Kahina ne rate jamais avec sa petite famille de se faire vacciner. Il y a quatre ans, elle a perdu son fils de trois ans. «Il a été grippé durant deux jours. J’ai pensé que c’est normal mais sa situation s’est compliquée Il a attrapé une fièvre anormale et il a commencé à tousser et au bout de quelques secondes, il n’avait pas pu respirer», raconte Kahina qui n’arrive pas à retenir ses larmes. Et d’ajouter: «Nous l’avons évacué à l’hôpital à 2 heures du matin, malheureusement, il a rendu l’âme quelques heures après». «
Cet incident m’a donné une leçon à vie. C’est de ne pas négliger les choses les plus simples, surtout en ce qui concerne la santé», conclut-elle. Certes, les symptômes de la grippe sont banals, mais ils peuvent se compliquer si on ne les prend pas au sérieux.
