Infiltrations de terroristes et transit d’armes par la frontière Est: La DGSN rassure

Infiltrations de terroristes et transit d’armes par la frontière Est: La DGSN rassure

En dépit des événements de Libye, et particulièrement les affrontements armés qui ont poussé vers l’Algérie des milliers de réfugiés, la sécurité des régions de l’est du pays n’est pas menacée.

C’est en quelque sorte le message délivré hier par un haut responsable de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), qui a tenu à rassurer sur la solidité du dispositif mis en place.



«Les frontières Est du territoire national sont sécurisées et bien maîtrisées », rassure le commissaire divisionnaire Khelifa Ounissi, directeur des frontières à la DGSN. Profitant du lancement du «Plan Azur» qui consiste à sécuriser les villes côtières lors de la saison estivale, en fait l’équivalent du plan «Delphine » de la Gendarmerie nationale, il a affirmé que «les frontières de l’Algérie avec la Tunisie et la Libye étaient sécurisées».

«La situation sécuritaire y est bien maîtrisée grâce à la coordination entre tous les acteurs», a-t-il précisé. Selon lui, le plan sécuritaire sur la bande frontalière existait depuis une vingtaine d’années mais les services de sécurité ont hissé le niveau d’alerte et de contrôle au cours des derniers mois, en raison de la dégradation de la situation sécuritaire en Tunisie et en Libye.

Ainsi, le transit de et vers la Tunisie est sécurisé au niveau des points de passage fixes par lesquels quelque 16.000 Algériens ont transité vers ce pays entre les 2 et 8 juin 2011, avec les mêmes estimations pratiquement pour les Tunisiens entrés en Algérie pour la période considérée, a t-il indiqué.

Les assurances du premier responsable de la sécurité des frontières Est au niveau de la police nationale interviennent au moment où des craintes se sont fait sentir quant à l’infiltration en Algérie, via la Libye, de groupes terroristes.

Les préoccupations sont d’autant réelles que même le ministre de l’Intérieur, M. Daho Ould Kablia, a été obligé de faire le déplacement dans les zones sud du pays. «La frontière avec la Libye est devenue une menace pour la sécurité de l’Algérie», avait alors déclaré le ministre de l’Intérieur lors d’une réunion avec de hauts dignitaires et chefs de tribus des wilayas du Sud.

Le ministre leur a demandé d’aider les autorités à empêcher toute infiltration de personnes transportant des armes en provenance de Libye. En outre, il a également confirmé que «l’armée algérienne a pris des précautions pour empêcher l’entrée d’éventuels éléments armés ». «Nous avons récemment assisté à des tentatives d’infiltration par des personnes peu recommandables », a-t-il précisé lors de son déplacement à Tamanrasset, au printemps dernier.

L’Algérie a ainsi renforcé considérablement son dispositif de sécurité le long de la frontière libyenne, de peur d’infiltrations d’éléments armés ou d’armes. Et surtout que les terroristes puissent exploiter la crise en Libye pour s’équiper en armes de guerre pour mener des attaques sur le sol algérien.

A Tamanrasset et Bordj Badji Mokhtar, le ministre de l’Intérieur avait indiqué que l’Algérie «fait tout pour sécuriser ses frontières avec les pays voisins». «Des moyens humains et matériels importants ont été déployés pour renforcer la sécurité sur nos frontières et interdire toute intrusion », a-t-il souligné, avant d’affirmer que «ce qui se passe ailleurs nécessite également une coordination plus poussée avec les pays concernés (Mali, Niger, Mauritanie)».

En clair, l’Algérie a mené au cours de ces derniers mois, après la crise libyenne et les événements de Tunisie, une nouvelle configuration du système de surveillance de ses frontières, autant pour éviter toute porosité que pour lutter contre des infiltrations de groupuscules armés, d’armes de guerre et les transits de personnes. Et le degré de surveillance reste élevé, selon les responsables de la DGSN.

Yazid Alilat