Des responsables de la SGP viennent d’affirmer que les industriels du bois et ceux du textile veulent relancer le secteur manufacturier et, que par conséquent, l’Etat a décidé de les soutenir, en produisant euxmêmes leurs matières premières, et réduire ainsi la facture de leurs importations. Afin de soutenir les entreprises en difficultés financières de ces deux secteurs manufacturiers, une aide publique de 140 milliards de dinars a été dégagée.
Il s’agit, selon certains opérateurs, d’accompagner les entreprises publiques relevant de la SGP-industries manufacturières, à travers un assainissement financier et des crédits bancaires consentis à des conditions avantageuses pour la mise à niveau de ces entreprises, et le lancement de programmes d’investissement.
Selon M. Cherif Ahnoudj, cadre dirigeant à la SGP-IM, il est important que les efforts déployés par l’Etat pour redynamiser ce secteur soient accompagnés par l’ensemble des opérateurs publics et privés à travers la réalisation d’investissements, notamment dans la production des matières premières, dont la facture d’importation « pèse lourdement » sur le budget de l’Etat.
« Il n’y a pas de raison que nous restions indéfiniment dépendants de l’importation, alors que nous avons les ressources naturelles pour produire ces matières premières en Algérie », a-t-il souligné. Il expliquera, par ailleurs, que dans l’industrie du textile, les principales fibres synthétiques, dont le polyester, l’acrylique et le polyamide utilisées dans la fabrication de tissus, proviennent essentiellement du pétrole et du gaz naturel.
Toujours selon ce cadre, l’absence d’investissements dans la production de matières premières a favorisé l’importation des articles d’habillement et de confection, au détriment de la production nationale. »Même si nous n’arrivions pas à exporter les produits finis, nous pourrions produire et exporter la matière première, la fibre synthétique, vers les pays voisins comme le Maroc et la Tunisie », qui sont de grands utilisateurs, a-t-il laissé entendre.
Le manque de coordination entre les différents acteurs de la filière, l’absence d’un plan de développement et la dispersion des achats de fibres face à un marché extérieur organisé et développé, peuvent également expliquer l’inexistence d’une industrie nationale de fibres synthétiques, estiment-on encore du côté de la SGP-IM. Pour bref rappel, le groupe publique « Texmaco », spécialisé dans la fabrication du textile de base, est composé de 23 entreprises et compte un peu plus de 8.900 employés et réalise un chiffre d’affaires annuel de 10 milliards DA.
Pour le développement de la filière bois, le P-DG du groupe public Wood Manufacture (bois), M. Ali Slimani, propose la réalisation d’investissements dans la fabrication de panneaux de fibres à densité moyenne, qui demeurent jusqu’à présent importés. « Nous comptons proposer aux pouvoirs publics la réalisation de projets de fabrication de panneaux MDF en Algérie, pour réduire les importations massives de ce type bois », a-t-il avancé à ce propos.
Les panneaux en question, que l’on retrouve surtout dans l’aménagement et la décoration intérieure, peuvent remplacer tous types de bois noble comme le hêtre et l’acajou et ne coûtent pas cher.
En revanche, la matière première pour fabriquer ces panneaux est disponible localement. Elaborés à partir de bois feuillus ou résineux, il suffit juste de couper ces fibres et de les transporter à l’usine pour les transformer en pâte. Ce qui permettra d’obtenir des panneaux MDF. Selon les chiffres communiqués par la SGP-IM, le secteur a importé 16.592 m3 de panneaux MDF durant le premier trimestre 2011 pour une valeur de 605 millions de DA.
Sur toute l’année 2010, les importations ont atteint 55.520 m3 de panneaux MDF pour une valeur de 1,56 milliard de dinars. Soulignons, enfin, que le groupe Wood Manufacture est composé de 22 entreprises couvrant les activités de la première transformation du bois, de menuiserie générale, de mobilier domestique et collectif, de construction en préfabriqué, de cabines sahariennes et de la distribution de produits finis et assure 5.299 postes de travail. Lyna D.