La France place l’Algérie au rang d’une puissance émergente intermédiaire
Il est attendu que les deux délégations signeront un document cadre fixant leur partenariat pour les cinq prochaines années.
Une trentaine d’entrepreneurs accompagneront le président François Hollande lors de sa visite à Alger et auront des rencontres avec leurs homologues algériens pour discuter des domaines de coopération économique.
Les Français étudieront les moyens de préserver leur place sur le marché pour que la Chine ne les distancie pas. La France reste le premier partenaire de l’Algérie, avec 11 milliards de dollars d’échanges commerciaux et elle est le premier investisseur hors hydrocarbures avec près de 400 entreprises. Elles ont créé près de 30.000 emplois directs et plus de 100.000 indirects. Il est attendu que les deux délégations signeront un document cadre fixant leur partenariat pour les cinq prochaines années. Un comité mixte économique pourrait aussi être créé comme il est attendu de conclure un mémorandum de coopération financière. Les dossiers économiques qui feront l’objet de décisions lors de la prochaine visite de Hollande à Alger, ont été évoqués en novembre dernier par son ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Il avait dit qu’il tient à ce que l’Algérie investisse dans son pays pour l’aider à sortir de la crise économique. Son interlocuteur à Alger est le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, Chérif Rahmani. Ils placent le partenariat dans le cadre de partage des avantages.
En plus de la coopération financière, les deux pays abordent d’autres thèmes de coopération comme l’automobile et leurs responsables affirment que le projet d’une usine de fabrication de voitures en Algérie par le constructeur automobile français Renault avance très bien. Les secteurs de l’énergie et des télécommunications sont d’autres domaines de coopération. Le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi ainsi que celui de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Moussa Benhamadi, sont d’ailleurs sollicités par les responsables français. Dans le secteur de l’industrie, les deux pays comptent bien inscrire leurs relations dans la durée. Chérif Rahmani avait même annoncé que le poste de Monsieur industrie est créé dans les deux ministères: algérien et français. Pour l’Algérie, la forte dépendance de son économie vis-à-vis des hydrocarbures, pourrait être moins importante si d’autres secteurs sont développés avec des partenaires étrangers. Le ministre Chérif Rahmani est en train d’identifier des filières à développer sans omettre les autres domaines de coopération comme la formation. Une possibilité de conduire des actions dans ce sens avec l’Ecole française des mines est évoquée.
La France ne voit pas d’un mauvais oeil la possibilité de conclure un pacte de coproduction pour que les sociétés des deux pays puissent produire ensemble en France et en Algérie afin que les emplois ne soient pas localisés uniquement dans l’un d’entre eux. Les assouplissements de la règle 49/51% est aussi un sujet de discussion entre les responsables du secteur économique.
Les nombreux ministres français qui accompagnent Hollande vont oeuvrer pour que la destination Algérie devienne une évidence pour les entreprises françaises de tous les secteurs. Pierre Moscovici en charge de l’Economie, Nicole Bricq au ministère du Commerce international et le titulaire du portefeuille du ministère du Redressement productif, Arnaud Montebourg, seront à Alger pour discuter des questions de partenariat et d’investissements. A la veille de son déplacement, le président français s’adressera aux chefs d’entreprises figurant au CAC 40 et à Alger, il s’adressera aussi à des patrons algériens.
En temps de crise économique, la France cherche aussi de nouveaux partenariats bénéfiques, notamment avec l’Algérie qui offre des opportunités d’investissements dans tous les domaines. C’est le sens donné aux visites de Montebourg et de Nicole Bricq.
L’Algérie leur a présenté de nombreuses opportunités de partenariat qui existent dans divers domaines tels que l’industrie mécanique, la sidérurgie, le ciment, le médicament, les technologies de l’innovation et la sous-traitance. L’Algérie souhaite aussi que la partie française contribue, dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant, à la mise à niveau des entreprises et au transfert de savoir afin de couvrir le marché national et de limiter l’importation. La France va également proposer à l’Algérie un partenariat stratégique dans le domaine économique, basé sur la co-localisation. Les deux pays signeront un mémorandum d’entente pour la mise en place d’un cadre général pour le partenariat dans le domaine commercial.
La France place l’Algérie au rang d’une puissance émergente intermédiaire et se dit prête à contribuer à la réalisation de l’objectif que se sont fixé les autorités algériennes de diversifier l’économie nationale et à créer de l’emploi tout en mettant l’accent sur le fait qu’il y a de la place dans les deux économies pour la complémentarité. L’organisation d’un grand forum des entreprises des deux pays est même prévue en 2013.