INDUSTRIE PLASTIQUE : Une filière à la recherche d’investisseurs

INDUSTRIE PLASTIQUE : Une filière à la recherche d’investisseurs

Plus de 335 millions de tonnes de matières plastiques ont été produites dans le monde en 2016.

“Plus de 21 millions de tonnes de matière plastique entreront en production prochainement en Algérie.” C’est ce qu’a déclaré Malek Laïdouni, chef de division au ministère de l’Industrie et des Mines, en marge du 5e Salon international des plastiques et composites pour l’Algérie, le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest (Plast Alger 2018), organisé hier au Centre international des conférences (CIC). Le potentiel pour donner un nouvel essor à cette filière, restée en léthargie depuis des décennies, existe bel et bien. Près d’un millier d’entreprises algériennes spécialisées dans la plasturgie est recensé par les services concernés. Le coût de l’énergie (KWH) est 5 fois moins cher que celui pratiqué en Europe. Mieux, les matières gazeuses (BTU) restent aussi 10 fois moins chères que celles utilisées dans le Vieux Continent. L’autre potentialité que recèle l’Algérie est son projet de fabriquer d’ici à 2022 quelque 600 000 véhicules qui représentent un marché ayant besoin des matières plastiques pour les pièces de rechange. Car, selon les experts, l’automobile comprend entre 30 et 40% de matières plastiques. Une chose est certaine, la plasturgie est faiblement développée dans notre pays notamment dans la sous-traitance industrielle.

“L’envol de cette filière dépendra de l’implantation des leaders mondiaux en la matière en partenariat avec les industriels nationaux”, estime M. Laïdouni. En tout cas, ces groupes industriels étrangers qui projettent de s’implanter en Algérie bénéficieront de nombreux avantages comparatifs, dont l’exonération de la TVA et des droits de douanes dans l’importation de composants et matières premières dédiés à des investissements liés à la sous-traitance. Il est à noter qu’entre 4 et 6% du pétrole et du gaz naturel sont utilisés pour produire du plastique. Plus de 335 millions de tonnes de matières plastiques ont été produites dans le monde en 2016. L’Asie, à elle seule, détient 50% du volume mondial produit. Le développement de la production nationale des intrants utilisés dans la plasturgie, affirment les professionnels, va non seulement relancer cette filière industrielle mais contribuera également à réduire sensiblement la facture des importations qui a dépassé les 2 milliards de dollars (d’intrants pour l’industrie du plastique) en 2017, contre 1,9 milliard de dollars en 2016 et 1,7 milliard en 2015. Avec un taux de croissance des importations de 13% annuellement entre 2007 et 2015, l’Algérie est devenue le plus grand importateur africain de plastique sous forme primaire. Pour faire face à sa dépendance aux intrants importés, a indiqué M. Laïdouni, Sonatrach a signé récemment avec le groupe français Total un partenariat pour la création d’un grand complexe de pétrochimie afin de produire surtout la matière plastique issue du gaz qui représente un “avantage comparatif très important” pour l’Algérie. Il est attendu que cette usine exporte quelque 10 milliards de dollars de matière plastique. Le salon Plast Alger 2018 a enregistré, faut-il le souligner, une participation record de plus de 250 exposants venant de 26 pays, soit une croissance de 56% par rapport au nombre de participants de l’édition précédente.

B. K.