Industrie pharmaceutique: Les opérateurs algériens au bord de la déprime

Industrie pharmaceutique: Les opérateurs algériens au bord de la déprime

Le tarif de référence relatif au remboursement des médicaments par les caisses de sécurité sociale, l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP) en discute et exprime une inquiétude : celle de la « spirale baissière » des prix des produits fabriqués par ses membres.

Une situation qui constitue une menace latente pour l’investissement dans l’industrie pharmaceutique locale. Et fait paradoxal : ce sont les producteurs locaux qui sont à l’origine de ce mouvement à la baisse, pour avoir investi fortement dans ce créneau et mis sur le marché des produits génériques efficaces et à des prix plus abordables que ceux proposés naguère par les laboratoires étrangers. Si cette spirale n’est pas enrayée, la production locale pourrait être remise en cause, avec comme conséquence un retour à la situation antérieure, avec un marché exclusivement dominé par les fournisseurs étrangers et des prix qui repartiraient à la hausse. Et cela risque de peser sur le tarif de référence servant de base au remboursement du médicament par les caîsses de sécurité sociale. Les membres de l’UNOP se plaignent des changements intempestifs qui peuvent se produire plusieurs fois dans l’année pour un même produit.

Aussi plaident-ils pour un tarif de référence « stable » et « figé » sur une durée minimale de cinq années, de sorte à donner une « meilleure visibilité » aux producteurs et aux investisseurs dans ce secteur industriel sensible. Le système actuel leur paraît d’autant plus injuste que cette contrainte de prix ne vaut que pour les produits fabriqués localement, les fournisseurs étrangers négociant leurs prix à l’occasion de l’enregistrement et, surtout, n’étant pas soumis à la contrainte du risque de change, puisque leur prix est formulé en devises étrangères. La pénalisation du produit local est encore accentuée par le fait que son prix est fixé en plusieurs étapes indépendantes : au moment de son enregistrement, puis à l’occasion de la décision quant aux modalités de son remboursement par les caisses de sécurité sociale.

De plus, le temps de latence entre les deux décisions peut aller jusqu’à 18 mois, ce qui représente un poids financier extrêmement lourd pour un producteur qui, au préalable, est tenu d’en lancer la fabrication, de déposer des échantillons de ses produits auprès des autorités et se retrouve ainsi quasiment « pris en otage » dans l’attente d’arbitrages administratifs aléatoires. Pour les membres de l’UNOP, les deux administrations concernées, à savoir la Santé (en charge de l’enregistrement) et le Travail et de la Sécurité sociale (en charge du remboursement), devraient assurer entre elles un minimum de coordination et prononcer une décision simultanée sur les deux volets. De la sorte, le producteur peut être fixé sur l’économie de son produit et sur son plan de développement au moment même où il en lance la fabrication.

C’est dans ce contexte général que l’UNOP a annoncé la tenue d’un séminaire sur la politique de prix des médicaments le 22 novembre prochain. Sur un autre plan et suite au succès du Media Training au profit des journalistes de la région centre, les membres de l’UNOP ont décidé d’organiser des sessions de formation au profit des représentants de la presse nationale de la région Est au mois de novembre et ceux de l’Ouest au mois de décembre prochain.