Dans une intervention sur les ondes de la Radio nationale (Chaîne 1), le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri, a présenté ce mardi 12 août une série de projets. Ces projets visent à renforcer la production nationale et à diversifier l’offre. Tout en préparant le terrain pour l’exportation.
Derrière ces initiatives se dessine la stratégie de faire de l’Algérie un acteur crédible sur le marché international du médicament. Par ailleurs, cela doit se faire tout en consolidant le rôle du secteur privé national.
Le ministre a souligné que l’exportation des médicaments reste aujourd’hui limitée, malgré des capacités industrielles significatives. « L’exportation des médicaments algériens est encore faible par rapport aux capacités », a-t-il indiqué.
Pour surmonter cet obstacle, l’Algérie prévoit une évaluation par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de son système de réglementation pharmaceutique. Obtenir le niveau de maturité NM3 permettra d’accéder plus facilement aux marchés étrangers. De plus, cela simplifiera les procédures d’exportation, notamment vers l’Afrique.
Renforcement de la production nationale : médicaments et matières premières
Le ministre a rappelé que le produit national couvre actuellement 80 % des besoins du marché intérieur. La prochaine étape consiste à maîtriser la production des matières premières pour réduire la dépendance aux importations. Trois projets clés sont attendus avant la fin de l’année 2025 :
- Une unité à Blida pour la fabrication des intrants destinés aux antibiotiques.
- Une installation à Batna pour le paracétamol et l’acide acétylsalicylique.
- Une unité à Alger pour la production de matières premières destinées aux antibiotiques.
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À plus long terme, une unité spécialisée dans la fabrication de matières premières pour les hormones devrait voir le jour dans les 18 prochains mois. Le ministre a également encouragé les industriels à développer la production nationale d’équipements et de dispositifs médicaux, encore largement importés. Par ailleurs, l’Algérie prépare le lancement de deux projets de stérilisation. L’un sera étatique pour Saidal, et l’autre privé, afin de combler cette lacune.
Thérapie cellulaire et NM3 : l’Algérie trace sa feuille de route pharmaceutique
En outre, l’innovation ne se limite pas à la production traditionnelle. Le ministre a présenté le projet d’une clinique spécialisée dans les thérapies cellulaires. Résultat d’un partenariat entre le Groupe public Saidal, la Holding Madar et l’Institut Karolinska en Suède. Cette collaboration permettra le transfert de technologies et l’implication de compétences algériennes.
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De plus, selon Ouacim Kouidri, « dans les dix prochaines années, 60 % des médicaments classiques seront remplacés par la thérapie cellulaire ». La clinique, prévue à Sidi Abdallah (Alger), réduira les coûts de prise en charge des patients à l’étranger et offrira des traitements innovants contre les pathologies neurovégétatives, certaines maladies chroniques et certains types de diabète.
Entre consolidation de la production nationale, adoption des normes internationales et investissement dans les technologies de pointe, l’Algérie trace une feuille de route ambitieuse. Le secteur privé national y joue un rôle central. Ainsi, la mise en œuvre rapide de ces projets est appuyée par des initiatives publiques. Cela devrait renforcer la compétitivité du médicament algérien sur le plan régional et international.