Industrie nationale : La recette Bouchouareb

Industrie nationale : La recette Bouchouareb

Il est un fait évident que l’industrie nationale est le secteur qui a le plus subi la faillite managériale des pouvoirs publics depuis des décennies. Le résultat est que l’Algérie importe quasiment tout ce dont elle a besoin du fait que la politique industrielle pratiquée a surtout creusé la tombe de ce secteur qui aurait pu être la locomotive de l’économie nationale.

Signe de cette déliquescence, la fameuse «stratégie industrielle» mise en place par Hamid Temmar à grands renforts médiatique. Ahmed Ouyahia alors chef du gouvernement a été contraint de reconnaître que c’était juste du «pipeau » et de la «com’».



Pendant ce temps l’import-import a connu une ascension fulgurante tarissant ainsi les devises du trésor public qui servent à ce jour à importer kiwis, avocats, véhicules, …

Les pouvoirs publics ont mis prés de 60 milliards de dollars pour réanimer les entreprises publiques à coups d’assainissements financiers ininterrompus. Sans grands résultats puisque la majorités des EPE connaissent encore des difficultés et leurs produits ne supportant pas la concurrence face à ceux importés qui ne coûtent pas grand-chose au cercle privilégié des gens qui exercent ce «métier» très rentable.

Holdings, SGP, groupes…Quels différences ?

Le nouveau ministre de l’industrie veut apparemment mettre fin à ce déclin du secteur industriel ; du moins si l’on s’en tient à ses déclarations. L’objectif étant d’après lui de créer des champions publics dans leur domaine. On apprend ainsi via l’APS, que le département de Bouchouareb a retenu 85 fiches de projets relevant d’une dizaine de secteurs pour donner corps à un nouveau plan de restructuration du secteur public marchand.

Elaborées à partir des plans de développement des entreprises publiques et organisées par filières d’activité, ces fiches comprennent l’ensemble des informations liées au projet en question telles l’objet et la localisation de ce dernier, les données relatives à l’entreprise en charge de sa mise en oeuvre ainsi que les objectifs fixés, précise le directeur de gestion du secteur public marchand du ministère de l’Industrie et des mines, M. Ali Oumellal.

Quant aux secteurs d’activités concernés, il s’agit de ceux du ciment et des matériaux de construction (17 projets), de l’industrie mécanique (15), des mines (14), de l’industrie manufacturière, électronique, électrique et la câblerie (7 projets chacun), de la construction métallique, de l’industrie pharmaceutique et de l’industrie du papier et verreries (5 projets chacun) et de la sidérurgie (3 projets) ainsi que de l’industrie agro-alimentaire, précise le même responsable.

Du Tintamarre sans Temmar ?

Et d’ajouter que les besoins financiers pour la réalisation de ces projets ont été définis et les fonds déjà alloués. Ce responsable explique que des projets pourraient être menés en partenariat avec des firmes étrangères.

A travers cette reconfiguration du secteur public marchant, le gouvernement voudrait favoriser l’éclosion de grands groupes industriels dotés «d’un système de management souple basé sur des techniques de gestion modernes et stratégiques».

Ce schémas de réorganisation a été rappelons-le- adoptés en août dernier par le Conseil des participations de l’Etat (CPE).

Sur papier, cela parait ambitieux comme projet. Mais dans les faits, l’opération ressemble à un lifting qui ne garantit aucune performance. Pour cause, le secteur de l’industrie a expérimenté presque le même mode de gestion à travers les 18 Sociétés de gestion des participations de l’Etat (SGP) et avant elles les fameux holdings publics.

Alors, si c’est pour recommencer des plans qui ont échoué en changeant juste les sigles, le ministre serait mieux inspiré de faire preuve d’imagination au risque de faire du Tintamarre sans Temmar… L’industrie nationale a touché le fond, on ne peut plus creuser.