Industrie locale de montage automobile: Pas de remise en cause des avantages

Industrie locale de montage automobile: Pas de remise en cause des avantages

De nouvelles dispositions vont être prises prochainement par les pouvoirs publics dans le cadre de la révision de la politique de soutien à l’industrie de montage automobile.

 

Mais le gouvernement n’envisage pas de supprimer les avantages fiscaux accordés aux constructeurs automobiles en activité. En effet, selon des sources proches du ministère de l’Industrie, le dispositif mis en place par les pouvoirs publics pour soutenir le secteur de l’industrie locale demeure en vigueur jusqu’à nouvel ordre, précise-t-on encore. Hier, le quotidien El Khabar, citant des sources, a rapporté que le gouvernement aurait décidé de «supprimer les avantages fiscaux accordés aux constructeurs automobiles en Algérie». Il s’agit, selon le quotidien, d’une nouvelle mesure visant à corriger «la trajectoire du système de fiscalité de cette activité» et «recouvrer l’argent de l’exonération de paiement des taxes et impôts accordée lors du lancement des projets».

Abdelmadjid Tebboune aurait ordonné, selon le même média, la mise en place d’une commission composée des cadres de trois ministères (Industrie, Finances et Commerce) et des experts relevant du Premier ministère, ayant pour mission de «revoir» les dispositions prises pour encourager l’industrie du montage automobile local. Des informations qui interviennent après les annonces faites il y a quelques jours par le nouveau ministre de l’Industrie et des Mines. Mahdjoub Bedda avait déjà annoncé la couleur lors de la clôture de la session parlementaire, le 2 juillet dernier.

Il a, à ce propos, estimé qu’il n’était pas normal que le coût d’un véhicule monté localement fût plus élevé que celui importé. Déplorant que le taux d’intégration prévu dans le cahier des charges n’ait pas été respecté par les usines de montage, Bedda avait indiqué que certains constructeurs font carrément dans l’importation «déguisée» visant à maintenir leurs parts de marché. L’industrie automobile lancée depuis 2014 semble ne pas avoir atteint ses objectifs, à en croire M. Bedda qui a reconnu à demi-mot l’échec de la politique menée par son prédécesseur, Abdesslem Bouchouraeb. Pour remédier à cette situation, le département de l’Industrie prévoit de nouvelles conditions pour l’investissement dans le montage des véhicules neufs. «L’évaluation de la filière du montage de véhicules a fait ressortir plusieurs dysfonctionnements, qu’il est nécessaire de corriger», a d’ailleurs déclaré le ministre. Les pouvoirs publics veulent donner une autre dimension au secteur de l’automobile et aller vers une étape cruciale, celle de la réussite de cette filière sur des bases bénéfiques pour le pays. L’objectif est d’atteindre l’autosatisfaction de la demande locale et l’exportation vers les marchés de la région. Pour cela, le contingent quantitatif d’importation de véhicules pour l’année 2017 a été plafonné à 25 000 unités, afin de maîtriser la facture de l’importation, où plusieurs concessionnaires font de la surfacturation qui a mené à une hausse des prix du marché. D’après toutes ces données, le gouvernement s’aperçoit que les avantages accordés aux concessionnaires n’ont pas été traduits par des résultats escomptés. Le Trésor public a enregistré plusieurs pertes de recettes d’impôts, et l’objectif de création d’emploi dans cette filière n’a pas été réalisé. Sachant que l’activité de distribution autrefois organisée a été laminée avec la suppression de plusieurs postes d’emploi dans les show-rooms et les services de maintenance, à titre d’exemple. Le montage des véhicules en Algérie a débuté fin 2014. Le pays compte actuellement trois usines de production de véhicules touristiques et deux autres de production de véhicules utilitaires, alors que deux autres nouveaux constructeurs devraient être opérationnels au cours de cette année. Selon nos sources proches du ministère de l’Industre, il n’y a pas eu de remise en cause des avantages accordés aux constructeurs. Le ministère a mis en place un groupe de travail pour évaluer les différents projets lancés jusqu’à présent. Ce groupe de travail devra remettre ses conclusions aux autorités publiques pour envisager des décisions, a-t-on également précisé.