L’heure est à la contestation chez Cevital, le leader de l’industrie agroalimentaire en Alger. Une grève a paralysé, samedi à Béjaïa, l’activité des chaînes de production des unités de raffinage de sucre, d’huile et de margarine de ce groupe appartenant à l’homme d’affaires Issaad Rebrab.
Les grévistes réclamaient notamment «l’installation dans les plus brefs délais d’une section syndicale autonome», ainsi qu’une «augmentation conséquente des salaires » et l’instauration de « meilleures conditions de travail.»
Selon notre confrère Maghreb Emergent qui rapporte l’information, le mouvement de grève a été suivi par plusieurs centaines de travailleurs. Les grévistes entendaient remettre sur le tapis la première plate-forme de revendications de 25 points, déposée lors du mouvement de grève lancé en février. «Une plate-forme que la direction a mis sous le boisseau.
Le problème, c’est que lors des négociations, qui ont suivi notre mouvement, c’était sur la base d’une autre plate-forme. C’est la raison pour laquelle nous la remettons aujourd’hui sur le tapis», a affirmé un gréviste, qui a requis l’anonymat.
Et contrairement au précédent mouvement, les grévistes ont été, cette fois-ci, soutenus par le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP), lequel a dépêché une délégation. Une réunion est prévue dans la soirée au siège du SNAPAP Béjaïa pour décider des suites à réserver à cette action, a indiqué le Secrétaire Général, M. Ali Yahia,
Le SNAPAP souhaite accompagner les grévistes en vue d’installer une section syndicale autonome et permettre dans la foulée au SNAPAP de faire une incursion dans le secteur privé, où le taux de syndicalisation reste très faible comparé au secteur au public. Les transformations de l’appareil productif, le chômage, la précarisation de l’emploi, découragent l’engagement syndical.
Au sujet de la syndicalisation, une bonne partie des entreprises privées installées à Béjaïa, dont les plus importantes, à l’instar de Danone, de Général Emballage ou de la laiterie Soummam, disposent de sections syndicales qu’elles associent aux décisions nécessitant l’adhésion du personnel. Le groupe Cévital, quant à lui, accuse sur ce point précis un retard évident. Le groupe s’est en effet installé depuis vingt ans à Béjaïa, sans que soit mise en place une section syndicale.