Industrie: le niveau de qualification du personnel insuffisant

Industrie: le niveau de qualification du personnel insuffisant

ALGER – Les industriels jugent que le niveau de qualification du personnel est « insuffisant » et trouvent des « difficultés » à embaucher du personnel d’encadrement et de maîtrise, indiquent les résultats d’une enquête d’opinion réalisée par l’Office national des statistiques (ONS).

Selon l’enquête sur la situation et les perspectives dans l’industrie au 4ème trimestre 2013, près de 60% des industriels publics et 35% de ceux du secteur privé ont déclaré que le niveau de qualification du personnel est « insuffisant ».

Par ailleurs, plus de 65% des chefs d’entreprise du secteur public et plus de 56% de ceux du privé ont déclaré avoir rencontré des difficultés à recruter surtout le personnel d’encadrement et de maîtrise.

Avec l’installation de nouvelles capacités de production, les industriels ont relevé que les effectifs ont augmenté durant le 4ème trimestre de l’année écoulée pour le secteur public, contrairement au privé qui a enregistré une baisse à cause, essentiellement, de la compression du personnel.

La majorité des patrons du secteur public et plus de la moitié du privé enquêtés ont affirmé « ne pas pouvoir produire davantage en embauchant du personnel supplémentaires ».

Pour des raisons de conflits sociaux, environ 25% des chefs d’entreprises du secteur public et près de 5% de celui du privé ont enregistré des arrêts de travail, mais inférieur à 6 jours pour près de l’ensemble des concernés des deux secteurs.

La demande en produits industriels fabriqués a poursuivi sa progression durant le 4ème trimestre 2013, selon les industriels du secteur public, alors que ceux du privé ont relevé une baisse, selon l’enquête.

Près de 30% des chefs d’entreprise du public et plus de 14% du privé n’ont pas satisfait toutes les commandes reçues alors que des stocks de produits fabriqués subsistent, une situations jugée « normale » par la majorité.

En général, l’activité industrielle a augmenté durant les trois derniers mois 2013 selon les représentants du secteur public et elle a reculé selon ceux du secteur privé.

Les résultats de l’enquête d’opinion réalisée par l’ONS auprès des chefs d’entreprises précisent qu’environ 82% des entreprises publiques ont utilisé leurs capacités de production à plus de 75%.

L’augmentation de l’activité industrielle devrait, selon l’enquête qui a touché 740 entreprises dont 340 publiques et 400 privées, se poursuivre durant les mois prochains, selon les chefs d’entreprises du secteur public.

Les enquêtés du secteur privé s’attendent également à une hausse de l’activité et une stabilité de la demande, ainsi que des prix de vente.

Par ailleurs, les industriels du secteur public prévoient une bonne perspective de leur trésorerie, tandis que la majorité de ceux du privé préfèrent ne pas se prononcer sur le sujet.

–Plusieurs facteurs influent sur l’état de la trésorerie

L’état de la trésorerie des entreprises est jugé « bon » selon plus de 16% des gestionnaires du secteur public, et reste « mauvais » selon près de 30% d’entre eux et « mauvais » selon plus de 54% des enquêtes du secteur privé.

En outre, « l’allongement des délais de recouvrement des créances, les charges élevées et le remboursement des emprunts et la rigidité des prix continuent d’influer sur la situation de la trésorerie des entreprises », selon l’enquête.

En effet, plus de 20% du potentiel de production du secteur public et plus de 16% de celui du privé ont eu recours à des crédits bancaires, et près de 36% des premiers et plus de 10% des seconds ont trouvé des difficultés à les contracter, relève l’office.

Par ailleurs, l’enquête précise que la majorité du potentiel de la production (tous secteurs juridiques confondus) ont enregistré des pannes d’équipements, dues essentiellement à leur vétusté, aux problèmes de maintenance et enfin à la sur utilisation des équipements.

Plus de 76% des chefs d’entreprises publiques et plus de 36% de ceux du privé ont déclaré pouvoir produire davantage en renouvelant leurs équipements et sans recruter du personnel supplémentaire.

L’enquête, qui porte sur le type et le rythme de l’activité industrielle, révèle que le niveau d’approvisionnement en matières premières a été inférieur aux besoins exprimés, selon 40% des industriels publics enquêtés et plus de 10% de celui du privé.

En conséquence, plus de 52% du potentiel de production du secteur public et seulement près de 3% de celui du privé ont enregistré des ruptures de stocks ayant causé des arrêts de travail inférieurs à 10 jours pour la majorité des entreprises concernées des deux secteurs.

Sur un autre plan, près de 70% du potentiel de production du secteur public et près de 17% de celui du privé ont enregistré des pannes d’électricité ayant provoqué des arrêts de travail inférieurs à six jours pour l’ensemble des concernés publics et allant jusqu’à 12 jours selon les entreprises privées.