L’Entreprise nationale de l’industrie électronique (Enie) compte reconquérir ses parts de marché perdues, ces dernières années, à la suite de la pénétration du marché algérien par des firmes internationales et la montée en puissance de producteurs locaux. Le P-DG de l’entreprise, Bekkara Djamel, invité hier du Forum de DK News, ne manque d’ambition. Présentant les perspectives de l’Enie dans la nouvelle stratégie de développement de l’industrie mise en place par le gouvernement, M. Bekkara évoque la mise en place, à Sidi Bel-Abbès, de la future plate-forme électronique.
Le P-DG de l’Enie a rappelé que l’entreprise a bénéficié, en 2011, d’un plan de développement de 15 milliards de dinars. L’Enie a sévèrement été impactée par la conjoncture politique et économique durant les années 1990. L’entreprise a frôlé la faillite. L’outil de production, faute d’investissements nouveaux, s’est retrouvée dépassée par les évolutions technologiques. Plus grave encore, les mesures de départ à la retraite décidées à l’époque par les pouvoirs publics ont dévitalisé l’entreprise de ses ressources humaines les plus compétentes. Aujourd’hui, l’Enie tente de se reconstruire en s’appuyant sur la notoriété de ses produits chez le client algérien et en misant sur la recherche et développement. M. Bekkara est convaincu que son entreprise est capable de rattraper le retard technologique. Il a indiqué que des techniciens ont été envoyés en formation aux États-Unis et en Chine. Mais ce qui le dérange le plus, c’est “l’absence de flexibilité” qui caractérise les entreprises publiques par rapport aux opérateurs privés. S’il s’est félicité de la levée de la contrainte liée aux marchés publics, la gestion de la publicité à travers l’obligation faite à l’entreprise publique de passer par l’Anep est perçue comme un désavantage. “On a un budget médiaplanning très conséquent, mais on est limité dans son exploitation”, regrette M. Bekkara. Du coup, l’Enie compte sur la proximité avec ses clients et le développement du service après-vente pour booster ses ventes.
D’autant que les produits de l’Enie “sont très performants et de qualité”, souligne le P-DG de l’entreprise. M. Bekkara s’interroge sur la politique des prix pratiqués sur le marché. “Un produit est proposé au mois d’avril à 61 000 DA. En octobre, le même produit est affiché à 39 000 DA”, s’étonne-t-il. Pour les salaires, l’Enie a adopté une stratégie prudente. “Le marché n’est pas encore structuré et identifié”, estime M. Bekkara, indiquant que l’entreprise se concentre sur la prestation de service et l’installation de panneaux solaires. M. Bekkara évoque un projet dans ce cadre avec l’aéroport international d’Es-Sénia à Oran. L’entreprise va acquérir une chaîne encapsulation de 18 MW. Pour rappel, en juin 2013, la SGP-Indelec a signé un contrat de performance avec le ministère de l’Industrie pour porter ses parts de marché de 16% en 2012 à 21% en 2015 dans la filière électronique. Le plan d’investissement prévoit la modernisation de l’Enie, la généralisation du téléviseur LCD/LED avec des partenaires étrangers et la réalisation de quatre nouvelles usines dans la filière électronique.
M. R