Industrie du médicament en Algérie: Un modèle pour les pays africains

Industrie du médicament en Algérie: Un modèle pour les pays africains

Le président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens, Lotfi Benbahmed, a fait savoir hier, sur les ondes de la Radio chaîne III, que l’industrie du médicament dans notre pays est en bonne santé. Elle est même devenue une référence dans le continent africain.

Pour Benbahmed, ce forum sera l’occasion d’ imposer Alger comme «siège de l’Agence africaine du médicament», indiquant que notre pays dispose d’atouts considérables par rapport à nos voisins. «Aujourd’hui, nous avons une industrie pharmaceutique développée et performante constituée de 80 unités de production et un laboratoire de contrôle de qualité des médicaments référencés par l’OMS», défend-il avant d’ajouter: «Nous avons la chance de disposer d’un outil de contrôle de qualité qui est très développé par la mise en place d’un système de sécurité sociale généralisé et d’une Agence nationale du médicament».

Autant d’avantages qui, selon lui, contribueront grandement à la création, au développement et la régulation du secteur pharmaceutique en Afrique. Lotfi Benbahmed a par ailleurs souligné que la production de médicaments en Algérie est beaucoup plus importante que celles du Maroc et de la Tunisie. «L’Algérie est devenue un modèle dans ce domaine, elle intéresse de ce fait bon nombre de pays africains désirant se doter d’une industrie pharmaceutique», a-t-il indiqué.

Ce dernier a en outre fait savoir qu’actuellement le marché du médicament en Algérie représente trois milliards de dollars.

S’agissant de la désorganisation qui caractérise ce marché dans notre pays, sans nier que cette situation est bien réelle, il indiquera que «pour y remédier, il faut passer par la mise à niveau des outils de régulation, la création de l’agence de médicaments s’avère justement être l’une des réponses». Lotfi Benbahmed a insisté dans ce sens, sur le fait que la situation est bien plus compliquée aujourd’hui qu’il y a 30 ans, quand l’Algérie s’approvisionnait à l’étranger à travers les appels d’offres. Ce qui rend, selon lui, «l’équation beaucoup plus complexe; elle exige d’avoir des outils de régulation de haut niveau».

Il a en outre tenu à indiquer que la part de la production nationale est conséquente, contrairement au passé, précisant qu’ «aujourd’hui, nous produisons plus que nous importons, pourtant nous consacrons beaucoup de dépenses pour des pathologies telles que l’oncologie, pour laquelle nous ne produisons pas beaucoup de molécules».

Concernant l’importation frauduleuse de médicaments, plus particulièrement la contrebande aux frontières, Benbahmed a annoncé qu’un protocole a été signé entre l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie. «Il consiste à signaler aux autorités de chaque pays, l’entrée d’un médicament du pays voisin», a-t-il expliqué.

Par ailleurs, Lotfi Benbahmed a estimé «qu’il n’y a pas de rupture de stocks de médicaments mais une pénurie, qui fait-il remarquer, est loin de celles qu’a déjà vécues l’Algérie par le passé». Pour lui cela n’est que la conséquence de la signature tardive des programmes d’importation qui tardent à se mettre en place; «ceci a eu des répercussions négatives sur le marché», a-t-il estimé. D’autre part, Benbahmed a fait savoir que plus de 3000 participants sont attendus à la 18ème session du Forum pharmaceutique africain, parmi lesquels 32 pays du continent.

Il sera question, lors de ce grand rendez-vous, de la gouvernance du secteur pharmaceutique en Afrique et dans le monde.