Le marché du médicament une manne financière très lucrative
La nécessité d’un cadre réglementaire a été formulée pour réguler ce marché, en croissance de 17%.
La décision importante prise en 2008 par les pouvoirs publics de réduire progressivement les importations de produits pharmaceutiques par des entreprises locales, fut sereinement accueillie par les producteurs algériens de ce secteur protégé.
Ainsi, se félicite-t-on, le taux de satisfaction des besoins nationaux par la production nationale est passé de 18% en 2007 à 40% en 2014, soit l’équivalent de près d’un milliard de dollars en parts, de marché de médicament national.
Celui-ci est estimé à plus de 2,5 milliards de dollars, dont 1,85 d’importation alors que le reste provient de la production locale dont 84% reviennent au secteur privé et 16% au public. Forte de cette performance contenue dans des chiffres (de 2012) de l’Union nationale des opérateurs de pharmacie (Unop), l’Algérie est en passe de garantir la couverture de la majorité des besoins pharmaceutiques nationaux dont la consommation, production et importation incluses, atteindra 5,7 milliards de dollars en 2018.
Ces mots du président de l’Union, Abdelouahab Kerrar en prévision d’une conférence de presse tenue hier à Alger, illustrent, si besoin est, la trajectoire fulgurante suivie par cette jeune industrie largement dominée par le secteur privé, dans le domaine des produits génériques, notamment qui cible aujourd’hui des produits de technologie plus pointue, réservés aux multinationales des pays développés et de certains autres grands pays émergents.
Le co-animateur de la conférence, Nabil Mellah, directeur du laboratoire «Merinal», a estimé quant à lui qu’il faut une «administration forte, dotée de moyens» pour aider et orienter le producteur-importateur, expliquant que tous les importateurs ont des unités de production.
Ils ont tous deux fortement stigmatisé le rôle négatif de l’administration qui se complaît dans une bureaucratie très lourde. Ce sont là deux facteurs contraignants que subissent les producteurs et importateurs de médicaments. Pour les conférenciers, l’administration a un besoin flagrant d’une «mise à niveau».
C’est dans cette optique, que le président de l’Unop avait proposé en septembre 2014 l’unification de l’Agence nationale du médicament (ANM) et de l’Agence nationale de sécurité sanitaire en produits pharmaceutiques (l’Ansspp), dont la mission serait la régulation de ce secteur protégé, le contrôle et l’amélioration de l’environnement administratif de production nationale du médicament.
Cette union devrait permettre aussi d’encourager la production locale tout en contrôlant le tarif référentiel du médicament.
Il faut savoir que l’Unop, qui vise aussi le marché africain, dispose de 80 unités productrices opérationnelles et 151 en phase de construction. Ces informations montrent à quel point le secteur attire les investisseurs, nationaux notamment.
La nécessité d’un cadre réglementaire a été formulée pour réguler ce marché, en croissance de 17%, qui doit faire face à une augmentation démographique de 700.000 à 800.000 individus par an sachant que l’Unop se trouve également face à l’avènement des thérapies biotechnologiques.