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La demande nationale toujours en hausse, tirée par les nombreux programmes de logement, mais également par une forte demande des ménages.
L’industrie algérienne du marbre et du granit devrait sortir la tête de l’eau, après une année 2018 compliquée, les producteurs ayant souffert de la suspension d’importation d’intrants nécessaires à la production. Le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, qui a inauguré, hier à Alger, le Salon international de la pierre naturelle, du marbre, de la céramique et de leurs équipements, a prédit, avec une certaine assurance, une réduction pour 2019, des importations de marbre et de granit. Youcef Yousfi semblait convaincu que l’année en cours serait marquée par une hausse appréciable de la production de marbre et de granit.
Il notera, par la même occasion, que ces deux produits sont présentement importés en assez grande quantité. Il faut savoir que l’Algérie compte 58 usines de production de céramique et de faïence, pour une capacité installée de 120 millions de m2/an. Même si ces chiffres paraissent grands, ils ne suffisent pas à répondre à une demande nationale toujours en hausse, tirée par les nombreux programmes de logement, mais également par une forte demande des ménages. Ce qui place cette industrie dans une trajectoire ascendante qui ne repose pas seulement sur la commande publique.
Le développement quasi exponentiel de la promotion immobilière privée constitue un autre motif de satisfaction pour les producteurs qui évoluent dans un marché, aujourd’hui, sous pression de la concurrence étrangère, mais assez grand pour permettre à tous les professionnels d’en vivre. Un état de fait qui empêche la qualité de s’imposer aux producteurs. A ce propos, le ministre a interpellé les producteurs nationaux présents au Salon à travailler dans le sens de l’amélioration de la qualité de leurs produits. Youcef Yousfi, qui donnait l’impression de maîtriser son sujet, a souligné le fait que les coupes des pierres n’étaient actuellement pas assez précises et appelé à développer la transformation des produits bruts. L’objectif premier consiste à répondre à la demande nationale, mais cela ne suffira pas, insiste le ministre, qui souligne la possibilité de l’exportation du marbre algérien transformé, dans un second temps.
Cela passe par un apport en expertise étrangère et c’est là le point d’achoppement de l’industrie algérienne du marbre. Sur le sujet et profitant de la présence d’entreprises étrangères, le ministre de l’Industrie et des Mines a défendu l’investissement en Algérie dans le cadre d’une production locale à forte intégration. Sans vraiment contredire le ministre, le président de l’association des céramistes algériens (ACA), Moncef Bouderba, a mis en évidence la responsabilité de l’Etat dans l’entrave à l’activité des producteurs, à travers la suspension d’importation des intrants. «l’année 2018 a été difficile», explique-t-il, sans trop formaliser sur le sujet, puisque dira-t-il, l’avenir est assez dégagé, sans pour autant confirmer les prédictions du ministre pour ce qui concerne la hausse de la production.