La décision prise par le gouvernement au début ce cette année d’interdire toute décision de fermeture d’usine et l’obligation faite aux responsables de trouver des solutions aux déficits financiers et autres problèmes rencontrés a été une véritable bouffée d’oxygène pour l’ensemble des usines de production de céramique, plus importantes à l’ouest du pays.
Cette décision a été appuyée par le déblocage de nouveaux budgets pour relancer l’activité dans ces usines. Premier impact de cette décision : maintien des postes d’emploi avec la perspective d’en créer d’autres.
Les usines réalisées dans le secteur public post-indépendance et les quelques expériences tentées dans le secteur privé ont constitué l’essentiel des produits commercialisés sur le marché local.
Pendant plusieurs années, ce secteur a été porteur de grandes potentialités. Chacune de ces usines a eu son propre itinéraire et ses atouts pour résister et lutter contre la mort dans des conditions extrêmement difficiles marquées par une déstructuration quasi totale de l’industrie nationale.
La menace qui planait sur ce secteur avant janvier 2011 mettait en péril la situation et l’avenir de plus de 1,6 million de travailleurs. Un chiffre effrayant et facteur de déstabilisation économique et sociale. La menace de fermeture guettait les entreprises de l’est et du centre du pays.
Celles de l’ouest n’étaient pas épargnées puisque le secteur connaît, dans la globalité, les mêmes contraintes et difficultés similaires. L’absence de vision sur le devenir du secteur ajoutée au maintien des problèmes subsistant au niveau des entreprises depuis leur création sont loin d’être des indicateurs poussant à l’optimisme. Bien au contraire, la plus grande partie de ces unités continue de fonctionner avec des moyens modestes, parfois loin des dernières technologies opérées dans le secteur.
Des plans de modernisation existent mais l’application sur le terrain reste un problème majeur. Si les difficultés financières sont partiellement réglées, les unités de production de céramique continuent de connaître une situation critique en raison de l’absence d’accompagnement de la part des banques publiques. Le secteur a réussi le pari de préserver des emplois et de former plusieurs générations de jeunes qui constituent aujourd’hui une véritable relève en mesure de soutenir et de porter cette industrie vers un avenir meilleur.
Cependant, ce secteur connaît une déstabilisation féroce et une menace permanente en raison de l’ampleur que prend l’importation des produits performants, solides, et de haute esthétique qui ont envahi le marché local. Un facteur qui n’a pas été jusqu’à déstabiliser les unités de production ayant su préserver leurs parts de marchés avec un bon rapport qualité-prix, qui a été tout le temps déterminant dans la résistance de ces entreprises.
Les circonstances sont aujourd’hui favorables à l’épanouissement et au développement de ces unités. La réalisation des infrastructures de base, de deux millions de logements et autres édifices ne peut que constituer un marché porteur et certain à ces unités, à condition de les impliquer dans le programme quinquennal et de les doter de moyens de production adéquats leur permettant de répondre à la demande en termes de quantité et de qualité-prix.
Pour cela, un plan d’investissement est plus que nécessaire. Il s’agit de recenser les besoins de ces unités et de répondre aux plus pressants afin qu’elles puissent connaître un bon décollage.
Par Nouria Bourihane