Un mois et demi après la signature de l’accord portant sur l’installation d’une usine du groupe français Renault en Algérie, la SNVI et le Fonds national d’investissement (FNI) ainsi que le constructeur français Renault, ont créé jeudi dernier, à Rouiba dans la wilaya d’Alger, la société « Renault Algérie Production », qui va fabriquer des voitures Renault à Oued Tlélat à Oran.
C’est ce qu’ont indiqué les trois partenaires dans un communiqué rendu public. Renault Algérie production est détenue à hauteur de 34% par la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) et le FNI (17%), et à 49% pour le constructeur français. L’usine Renault produira, dans une première phase, 25.000 véhicules/an, puis 75.000/an avant de passer à 150.000 véhicules/an dix ans après le début de la production.
Le premier véhicule sortira des chaînes de montage en novembre 2014. Le projet coûtera au total plusieurs centaines de millions d’euros, dont 50 millions d’euros pour la première phase qui est celle du montage des véhicules, avec un seul modèle « Symbol ». Mais à terme, dix modèles de véhicules seront produits dans cette usine, avait indiqué récemment un représentant du constructeur français.
Il est important de noter qu’au cours de l’assemblée constitutive de cette joint-venture, les trois actionnaires ont également procédé à l’installation des structures de gouvernance et confirmé les actions de la feuille de route à mener pour réaliser ce projet, selon les détails du communiqué.
Il est important de rappeler que l’accord sur une usine de construction de voitures Renault en Algérie signé le 19 décembre dernier à Alger a été conclu après trois longues années de négociations, avant d’être signé côté algérien par le PDG de la SNVI, M. Hamoud Taghzout, le directeur général du fonds national d’investissements (FNI), M. Hassan Haddad, et M. Jean Christophe Kugler pour le groupe Renault.
Peu avant la signature de cet accord, le ministre de l’Industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement, M. Chérif Rahmani, avait indiqué que le constructeur automobile français Renault aura l’exclusivité sur le marché algérien pendant trois ans. « L’accord initial entre l’Algérie et Renault prévoyait une exclusivité de cinq ans pour le constructeur français sur le marché algérien. L’Algérie n’a pas accepté et la durée a été donc réduite à trois ans », avait déclaré à la presse M. Rahmani.
Le ministre de l’Industrie avait, par ailleurs expliqué, que la clause d’exclusivité signifie qu’ »aucune société publique algérienne n’a le droit de conclure un accord similaire avec un autre constructeur étranger pendant les trois prochaines années ». Et justement sur cet accord, le président Hollande avait souligné qu’il »n’y a pas eu de pressions parce que c’est un bon projet pour l’Algérie, pour Renault et pour la France.
Ce n’est pas une délocalisation ». « Avec ce projet, on ramène de l’emploi en France parce qu’une partie des approvisionnements sera produite en France. On est gagnant », avait-il ajouté. A noter enfin que concernant le montant de l’investissement sur la base de la règle 51/49%, celui-ci tournera autour d’un milliard d’euros.
Saïd Ben