Industrie automobile: Perspective d’une usine américaine en Algérie

Industrie automobile: Perspective d’une usine américaine en Algérie

La 5e session des discussions sur l’accord-cadre sur le commerce et l’investissement (Tifa) entre l’Algérie et les États-Unis se tient aujourd’hui à Alger.

Plusieurs dossiers d’ordre économique vont être abordés. Il s’agit, entre autres, du climat des affaires, l’accession de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et l’accès des compagnies américaines au marché national. L’investissement américain en Algérie dans les secteurs de l’agriculture et de l’industrie pharmaceutique et mécanique, seront également au menu de cette rencontre. Les Américains ont également l’intention de marquer l’expansion de l’industrie automobile en Algérie, par la mise en place d’usines de montage de véhicules de marques américaines.

En effet, le président du Conseil d’affaires algéro-américain, Smaïl Chikhoun, a révélé, hier, qu’une «série de négociations a été tenue, avec des constructeurs automobiles pour s’implanter en Algérie». Chikhoun a assuré que la commercialisation de voitures américaines «made in Algeria», se fera dans un futur proche. Il a fait savoir, à ce propos, que «les constructeurs automobiles américains semblent patienter avant de s’engager dans ce domaine».

Les Américains ont conscience de la «rude concurrence» que se livrent les industriels automobiles de renommée mondiale, sur le marché algérien. Ils veulent temporiser au moment où Renault et Peugeot (France), Hyundai (Corée du Sud) et Volkswagen (Allemagne), ainsi que d’autres marques spécialisées dans l’industrie mécanique, entrent en scène, comme l’exige le nouveau cahier de charges régissant cette activité. Le président du Conseil algéro-américain a assuré qu’ «une usine automobile américaine sera – à coup sûr – implantée en Algérie au moment opportun». La délégation américaine, prenant part à cette réunion, comprend une centaine d’hommes d’affaires, conduits par Daniel Mullaney, assistant de l’USTR (Bureau du représentant américain au commerce) en charge de l’Europe et du Moyen-Orient.

D’autres investissements en vue

Le président du Conseil d’affaires algéro-américain a affirmé qu’il tentera de convaincre cette délégation d’investir en Algérie, vu les opportunités offertes.

Selon lui, la ferme expérimentale d’élevage de vaches laitières, née dans le cadre de partenariat algéro-américain et qui sera inaugurée en mai prochain à El Bayadh, devra encourager d’autres investissements américains, dans les domaines, notamment, du tourisme, de l’industrie alimentaire, la santé, l’industrie pharmaceutique et l’agriculture. Par ailleurs, Smaïl Chikhoun a indiqué que la crise pétrolière actuelle exigeait la participation d’hommes d’affaires algériens établis aux États-Unis à travers «l’investissement et le transfert de leurs capitaux en Algérie». Selon lui, «la majorité d’entre eux ont monté de grandes entreprises».

Pour lui, il est temps de bénéficier de leur apport face à la baisse des revenus du pays due à une forte chute des cours du pétrole. Pour ce faire, Chikhoun a révélé la création d’une agence et d’une cellule de négociations de sorte qu’une partie de leurs fonds soit transférée en Algérie.

Il a indiqué que le volume d’échanges commerciaux entre les deux pays, s’établissait à 6 milliards de dollars. «2.7 mds USD représentent les importations algériennes des États-Unis, tandis les exportations algériennes vers ce pays ont atteint 3.3 mds USD», a indiqué Chikhoun, ajoutant que «140 sociétés américaines sont présentes en Algérie». Un chiffre que les deux pays envisagent de revoir à la hausse en investissant. En 2016, l’Algérie est devenue à nouveau éligible au Système généralisé de préférence américain (SGP), un dispositif facilitant aux pays bénéficiaires l’accès de leurs produits au marché américain en franchise de droits de douane. Ce régime préférentiel, dont a bénéficié l’Algérie la première fois en 2004, concerne les produits manufacturés, les produits semi-finis et certains produits agricoles, de la pêche et de l’artisanat. Cependant, très peu de produits algériens ont été placés sur le marché américain sous ce système tarifaire avantageux.