L’industrie agroalimentaire représente plus de la moitié du produit industriel algérien, hors hydrocarbure. Selon les chiffres avancés, récemment, par le Directeur général de l’Institut national de recherche agronomique, elle rassemble plus de 140 000 travailleurs permanents et regroupe plus de 17 000 entreprises.
Le développement de l’industrie agroalimentaire est-il alors amorcé en Algérie ? A en croire le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), le secteur est en plein boom. Intervenant jeudi dernier, sur les ondes de la Chaîne III, Abdelwahab Ziani a relevé plusieurs projets en voie de réalisation dans le sud du pays et dans les Hauts-Plateaux. « En plus de la réduction des importations, ces investissements auront pour impact la réduction des coûts et la création de 250 000 emplois », a-t-il dit.
Dans le détail, il s’agit, entre autres, des 37 projets implantés dans la wilaya d’Adrar, réalisés en joint-venture avec les Américains, et des 31 projets installés à Bordj Bou-Arréridj. L’entrée en production de ces investissements permettra d’augmenter de manière conséquente la production nationale, assure le président de la CIPA. L’exploitation des 7 500 hectares d’Adrar, à titre illustratif, a-t-il explicité, donnera une production de «200 000 tonnes de produits agricoles, de 1, 17 million tonnes pour l’ensilage du maïs, 55 000 tonnes de blé, 60 000 tonnes d’orge et de 165 millions de litres de lait qui donneront environs 1 000 tonnes de poudre de lait.
«Il faut investir, non seulement pour la consommation, mais aussi pour la transformation», a insisté Abdelwahab Ziani, estimant dans la foulée que «toutes les conditions sont réunies pour booster l’investissement dans l’agroalimentaire». «La CIPA a lancé toute une campagne pour sensibiliser les producteurs à investir dans le sud du pays qui dispose de toutes les richesses et où l’Etat a mis les moyens en matière d’infrastructures. L’industrie transformatrice peut «rester au nord, mais la production doit aller vers le sud, recommande M. Ziani, qui se félicite des résultats obtenus suite à la «campagne du Sud» menée par son organisation à Ghardaïa et Adrar.

Reconnaissant les efforts de l’Etat en matière d’investissement dans les infrastructures, avec la réalisation de routes et le dédoublement des voies d’autoroute, M. Ziani déplore, toutefois, le manque d’aide aux producteurs nationaux. Selon lui, «un grain de maïs qui vient de Ménéa est plus cher que celui importé du Canada». Car, a-t-il expliqué, «en plus des subventions accordées aux producteurs canadiens, le transport coûte cher aux producteurs algériens». Pour compenser ces pertes, il faut allouer, à ses dires, «des subventions pour les transports des produits du Sud vers le Nord du pays afin d’encourager l’investissement dans le Sud». Dans ce sillage le président de la confédération a, une nouvelle fois, appelé à plus de protectionnisme pour préserver la production nationale de la concurrence étrangère.