Un mannequin de revue érotique couvert de diamants, une collégienne retrouvée nue avec un conseiller, des mariages clandestins : le «beefgate» précipite la chute des partis islamiques.
Le scandale ne cesse d’enfler depuis des années et a culminé la semaine dernière avec la condamnation à 16 ans de prison de l’ancien président du Parti de la justice et de la propriété (PKS), première formation islamiste du pays. Luthfi Hasan Ishaaq a été reconnu coupable d’avoir reçu des pots-de-vin d’une société de négoce de bœuf pour qu’il utilise son influence auprès du gouvernement, dont le PKS fait partie, afin d’assurer un permis d’importation de bœuf. Qu’un responsable de parti soit éclaboussé par un scandale de corruption est loin d’être rare en Indonésie, mais les Indonésiens ont particulièrement été choqués par les révélations successives sur la vie de certains membres du PKS, qui se dit pourtant le gardien de la morale islamique. Au cours de l’enquête sur le «beefgate», les agents anticorruption ont mis au jour une vie que le parti islamiste considérerait comme «haram». Ishaaq, 52 ans, collectionnait les voitures, mais également les femmes. Il a trois épouses et il avait dissimulé l’un de ses mariages car il avait été illégalement contracté avec une adolescente. Le conseiller d’Ishaaq a été, pour sa part, arrêté dans une chambre d’hôtel avec une collégienne nue. Ce dernier a été condamné à 14 ans de prison pour avoir reçu des centaines de milliers de dollars qu’il s’empressait de dépenser dans l’achat de diamants et voitures à 45 femmes. Le scandale touche également l’ensemble des formations se revendiquant de la religion musulmane